Audiovisuel : le Parlement se saisit du dossier

Après l'annonce abrupte du chef de l'État, le 8 janvier, de la suppression de la publicité sur les chaînes publiques, les parlementaires n'entendent pas attendre sagement la copie du gouvernement qui avalisera ce changement. La mission du groupe UMP à l'Assemblée va auditionner la semaine prochaine l'ensemble des parties concernées. Mardi, au Sénat, la commission des Affaires culturelles organisait une table ronde sur les réformes du secteur de l'audiovisuel, qui a réuni les dirigeants des télévisions privées et publiques, producteurs, annonceurs. Le débat, vif par ailleurs, entre TF1 et M6 d'une part et France Télévisions de l'autre, a dégagé un relatif consensus sur la nécessité d'augmenter la redevance audiovisuelle pour compenser la perte de ressources du secteur public. Le soir, le club parlementaire de l'audiovisuel, présidé par le député UMP Frédéric Lefebvre, se penchait sur les modèles étrangers dont la France pourrait s'inspirer. Catherine Smadja, représentant la BBC, a rappelé que la révision de la charte de la télévision publique britannique et de la redevance (plus de 180 euros au Royaume-Uni, contre 116 en France) en 2007 avait été précédée de plus de trois années de débat public et de concertation entre le gouvernement et la BBC." BRICOLAGE "Jean Réveillon, directeur général de l'Union européenne de radiodiffusion, a cité l'exemple de la Finlande. Une taxe sur les chaînes privées y avait été instaurée pour compléter le financement de la télévision publique par la redevance. Elle a été abandonnée entre 2002 à 2007, au profit d'une hausse échelonnée de la redevance.Dans son rapport annuel publié hier, la Cour des comptes, critiquant le blocage de la redevance depuis 2002, a elle aussi estimé que, après la réforme, " le financement par la redevance devrait demeurer un élément majeur de l'ensemble ". Pour autant, même si Frédéric Lefebvre a récemment qualifié dans le Figaro de " bricolage ", les taxes imaginées par le gouvernement pour la perte de publicité de l'audiovisuel public, (sur les chaînes privées, les télécoms, l'électronique...), peu de parlementaires sont prêts à assumer devant leurs électeurs une hausse de plus de 80 euros de la redevance, qui permettrait de maintenir le budget de France Télévisions. Alors que la réforme doit être bouclée pour 2009, le temps du débat et de la réflexion parlementaire paraît compté.
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