Infogrames voit son avenir sur Internet

David Gardner n'a que 42 ans. Mais après vingt-cinq ans passés à différents postes de direction chez Electronic Arts (EA), cet autodidacte est considéré comme l'un des meilleurs spécialistes du monde des jeux vidéo. Il était entré en 1982 - " j'étais le onzième employé de la société " - chez l'américain devenu depuis numéro un mondial. Infogrames , qui s'était habitué aux recapitalisations à répétition, a décidé de se payer une pointure du jeu vidéo. " La société dispose encore de très bons actifs, comme les jeux Alone in the Dark, Test Drive ou Dongeons et Dragons. Surtout, la marque Atari est une légende, explique David Gardner , pour justifier son arrivée. Mon travail consiste maintenant à redonner une vision à Infogrames. "INSPIRE DU MODELE COREEN S'il se donne encore du temps pour se faire une idée précise de l'état de l'entreprise - il n'a été présenté que lundi aux équipes lyonnaises d'Infogrames -, David Gardner a déjà quelques idées en tête. Comme celle d'orienter Infogrames vers les jeux sur Internet, moins chers à fabriquer. " Aujourd'hui, les jeux vidéo sont vendus à 90 % sous forme de DVD via les réseaux de distribution classique, le solde directement par Internet. Dans trois ans, la vente sur Internet représentera 25 % du marché mondial ", prédit-il. Ce vétéran de l'industrie s'inspire du modèle coréen où le jeu vidéo, distribué en ligne à 95 %, génère des revenus issus du micropaiement et où il est possible de faire évoluer les modèles économiques et les games play (essence du jeu) en fonction des remontées des internautes. Pas question donc de dépenser à fonds perdus dans les nouvelles consoles PS3 de Sony ou Xbox 360 de Microsoft, pour lesquelles les coûts de développement d'un jeu - 20 à 30 millions d'euros - sont très élevés. Pour autant, le programme d'Infogrames, qui prévoit la sortie d'une dizaine de titres à destination des nouvelles machines, n'est pas remis en cause.Même s'il vient de lever 100 millions d'euros, l'éditeur n'est pas en état de lutter à armes égales face à EA ou Ubisoft. Pour rembourser ses dettes, l'éditeur a ces dernières années cédé tous les studios pour finalement n'en conserver qu'un, Eden. À moyen terme, le nouveau patron va tenter de revenir sur ce choix en augmentant la production en interne. Il ne s'interdit pas non plus de petites acquisitions lorsqu'elles font sens. " Je ne veux pas faire d'Infogrames un éditeur de jeux low-cost ", a justifié David Gardner, faisant référence au succès de la Wii de Nintendo, par rapport à ses concurrentes plus onéreuses, la PS3 et la Xbox 360. Reste à savoir ce que fera David Gardner d'Atari. La marque a eu du succès dans les années 1980, parce que c'était une console. Aujourd'hui, Atari ne l'est plus. Et n'est pas non plus une franchise de jeu.
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