Les constructeurs avides de composants chinois

Les constructeurs automobiles occidentaux n'arrêtent pas de dénoncer le péril chinois, voire indien. Mais, dans le même temps, ils claironnent leur volonté d'accroître fortement leurs achats de composants dans les pays émergents. Histoire de réduire leurs coûts et de rassurer la Bourse, qui apprécie toujours les annonces de délocalisations. Fiat compte ainsi quasiment doubler, entre 2007 et 2010, ses achats dans les pays à bas coûts de pièces destinées à ses usines d'assemblage européennes. La Chine et l'Inde en seront les premiers bénéficiaires. C'est ce qu'affirme Gianni Coda, patron des achats du groupe italien, dans Automotive News.Bo Andersson, son homologue de GM, expliquait aussi récemment qu'il allait doubler ses achats en Chine dans les trois ans. Le groupe américain y acquiert déjà la moitié de ses roues en aluminium utilisées pour ses véhicules dans le monde entier ou de ses autoradios. Ces composants sont " de meilleure qualité qu'en Europe occidentale ou en Amérique du Nord ", précisait Bo Andersson.Christian Streiff, président de PSA, a aussi prévenu que PSA devrait effectuer en Chine " plus de 15 % des achats totaux vers 2010, dont le tiers pour des véhicules fabriqués en Europe ". Le constructeur a pour objectif d'acquérir " 47 % des composants dans les pays à bas coûts en 2010, contre 23 % aujourd'hui ". Pour leur part, les usines de montage ouest-européennes de Renault se procurent déjà le quart de leurs fournitures dans les pays émergents. Et cette proportion devrait doubler à moyen terme.ECONOMIES DE 10 % A 15 %Les constructeurs occidentaux s'adressent essentiellement aujourd'hui à de grands fournisseurs européens, américains ou japonais installés dans les pays émergents. Mais ils comptent acheter de plus en plus de pièces auprès d'équipementiers locaux.Les coûts logistiques cependant ne sont pas négligeables. Ils peuvent atteindre 10 % du prix total, selon un expert. Mais, en dépit de ces frais, des économies de 10 % à 15 % sur le coût de certaines pièces sont possibles.Les achats dans les pays émergents posent néanmoins des problèmes de logistique, de réactivité. Et la hausse des prix du pétrole pourrait renchérir les tarifs du transport. Les délocalisations massives des achats vont en tout cas à l'encontre de la pratique des livraisons en " juste-à-temps " et du principe du zéro stock, le credo des constructeurs dans les années 1990.
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