Tarifs autoroutiers : la polémique rebondit

Un temps déstabilisée par le rapport de la Cour des comptes sur la question des péages autoroutiers, la Direction générale des routes (DGR) reprend la main. Elle a méthodiquement répondu aux critiques de l'institution selon laquelle " trop souvent, l'usager paye plus qu'il ne devrait ".La Cour estime que les péages devraient diminuer sur les autoroutes anciennes, en grande partie amorties. La DGR rétorque que la Cour commet une " erreur de raisonnement ". Si les péages des autoroutes anciennes avaient baissé, " il n'y aurait pas pu y avoir de péréquation des recettes entre autoroutes anciennes et autoroutes nouvelles et ces dernières n'auraient pas pu être financées ". Cette pratique dite de l'adossement a certes été abandonnée à la fin des années 1990. Mais " dès lors que les sections nouvelles ont été construites grâce à ce mécanisme de mutualisation, il faut bien que celui-ci perdure pour produire tous ses effets ".PRESSION DE LA COUR DES COMPTESDeuxième critique, l'opacité des péages. Sur ce point, la DGR se dit favorable à une simplification des règles. Mais elle défend la cohérence économique des tarifs. Les tarifs kilométriques moyens (TKM) applicables aux véhicules légers sont, selon elle, sensiblement différents selon que les concessionnaires autoroutiers disposent d'un réseau constitué d'autoroutes de plaine ou d'autoroutes de montagne, mais sont relativement homogènes entre deux concessionnaires du même type. En 2006, le TKM pour un véhicule léger se montait à 6,90 centimes d'euros TTC/km sur le réseau des ASF et à 6,74 sur le réseau Sanef, à comparer aux 9,09 d'Area et aux 9,70 de l'A40, deux autoroutes situées dans les Alpes. Vouloir, comme semble le souhaiter la Cour, parvenir à une stricte corrélation entre le coût supporté par l'usager et le coût de construction ou d'exploitation de la section empruntée aurait, selon la DGR, des effets très contestables : baisser les tarifs des sections les plus empruntées augmenterait les risques de congestion et obligerait à accroître les tarifs des sections les moins rentables, ce qui inciterait les poids lourds à emprunter le réseau secondaire.La pression de la Cour des comptes n'en a pas moins porté ses fruits. La DGR précise qu'elle " compte obtenir une modification du cahier des charges " de plusieurs sociétés concessionnaires de manière à " supprimer de façon définitive toute possibilité [pour elles] d'optimiser " leurs recettes en modulant les hausses de tarifs selon l'intensité du trafic.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.