Yahoo va dire non à Microsoft

La réponse fait partie des négociations classiques des OPA. Après une semaine de réunions, le conseil d'administration de Yahoo devrait refuser l'offre de reprise faite par Microsoft. Les dirigeants du portail Internet jugent que le prix offert par l'éditeur de logiciel " dévalue massivement " l'entreprise, croit savoir le Wall Street Journal. Ils devraient envoyer aujourd'hui une lettre à Microsoft pour lui faire part de leur position. L'éditeur de logiciels a lancé le 1er février dernier sur Yahoo une offre de reprise hostile, au prix de 31 dollars par action, soit un total de 44,6 milliards de dollars (30,7 milliards d'euros). Le groupe a prévu d'en payer jusqu'à 50 % en cash.Pour beaucoup d'observateurs, la proposition de Microsoft, qui offre pourtant une prime de 62 % sur le dernier cours avant OPA, est " ridiculement basse ". De fait, elle est au niveau de la valeur de Yahoo au mois de novembre dernier. Selon le Wall Street Journal, le conseil d'administration ne lâcherait pas l'affaire à moins de 40 dollars par action, soit un total de 57 milliards de dollars. Microsoft serait-il prêt à mettre autant ? Selon les analystes d'UBS, l'éditeur de logiciels ferait une offre entre 34 et 37 dollars par action.Reste à savoir si Microsoft est prêt à mener jusqu'au bout une offre hostile et donc à se passer de l'accord des administrateurs de Yahoo. Pour le Wall Street Journal, ces derniers ont fait le pari que l'éditeur de logiciels préfère entrer en ami chez Yahoo. C'est à leurs yeux le seul moyen de retenir les talents dont Microsoft a cruellement besoin pour enfin se positionner sur Internet.GOOGLE CHEVALIER BLANCPour l'heure, Yahoo continue de chercher des solutions alternatives. Le portail Internet n'aurait ainsi pas abandonné l'idée d'un partenariat avec son éternel rival, Google. Dans ce scénario, il renoncerait à son outil publicitaire de liens sponsorisés et sous-traiterait cette activité à Google. C'est Eric Schmidt, le PDG de Google, qui aurait pris directement contact avec son homologue de Yahoo, Jerry Yang, la semaine dernière, pour lui offrir son aide. D'après Citigroup, le moteur de recherche permettrait au portail Internet d'augmenter ses cash-flows de 25 %. Reste qu'un tel accord ne passerait sûrement pas le barrage des autorités de la concurrence. Même si Yahoo a également poursuivi la piste d'un autre chevalier blanc, personne ne semble être venu frapper à sa porte la semaine dernière. Rupert Murdoch, le patron de News Corp., a expliqué publiquement qu'il n'était pas intéressé par une acquisition.Au final, Microsoft semble être en position de force, même si le portail tente de mettre en place une " pilule empoisonnée ". Pour autant, un tel rapprochement devra lui aussi recevoir l'autorisation des autorités de la concurrence américaines et européennes. Au regard des procès de ces dernières années pour abus de position dominante, Microsoft n'est pas vraiment en odeur de sainteté dans ce domaine. À eux deux, Microsoft et Yahoo contrôleraient un quart du marché de publicité en ligne traditionnelle, c'est-à-dire les bannières et autres vidéos publicitaires.
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