Alliance en vue entre Motorola et Nortel

Nouveau mouvement de consolidation en vue dans les télécoms. Motorola et Nortel étudieraient la création d'une société commune dans les équipements de réseaux de téléphonie mobile, croit savoir le Wall Street Journal. Les discussions, qui auraient commencé il y a un mois, se seraient récemment intensifiées, tandis que les premières bases d'un accord auraient été posées. Nortel détiendrait la majorité dans la nouvelle entité, Motorola se contentant d'une part minoritaire. Au départ, les deux acteurs avaient songé à une répartition à parité (40 % chacun), afin de faire entrer un investisseur financier pour les 20 % restant. Mais faute de partenaire, l'idée a été abandonnée. La société commune pèserait 10 milliards de dollars de chiffre d'affaires.Cet épisode viendrait clore une longue série de fusions entamée il y a deux ans. Le coup d'envoi avait été donné fin 2005 avec le rachat du britannique Marconi par le suédois Ericsson, suivi ensuite par l'annonce de la reprise de Lucent par Alcatel. Enfin, Nokia a marié ses équipements avec ceux de l'allemand Siemens. Mécaniquement, Motorola et Nortel ont donc été relégués loin derrière ces nouveaux acteurs, avec respectivement 10 % et 8 % d'un marché estimé à 60 milliards de dollars et dominé par Ericsson (38 %) et Nokia (28 %), d'après une note récente de la Société Générale. Ensemble, Motorola et Nortel seront donc mieux armés pour se placer sur les grands contrats, tout en faisant des économies.STAGNATION DU MARCHECar la conjoncture reste difficile pour les équipementiers. La Société Générale a anticipé une stagnation du marché pour 2008, contre un pronostic précédent qui tablait sur hausse de 5 % à 10 %. Une stagnation confirmée par Alcatel-Lucent, Cisco et Ericsson. Les équipementiers continuent de pâtir des mêmes maux : baisse des investissements des opérateurs télécoms, énormes pressions sur le prix d'équipements qui se banalisent, entrée des acteurs asiatiques. Et ce, alors que la conjoncture américaine et européenne se détériore.En tout cas, ce projet de Motorola est indépendant de la réflexion qu'il mène sur son activité de fabrication de portables. Au début du mois, son PDG, Greg Brown, a admis étudier " toutes les voies pour faire repartir la division de téléphonie mobile ", envisageant donc une cession pure et simple. Si les deux opérations aboutissaient, il ne resterait pas grand-chose de Motorola. Juste des équipements radio pour les services d'urgence, des appareils sans fil pour salariés nomades et des équipements pour les réseaux câblés.
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