Inquiet, l'audiovisuel public se met en grève

Le gouvernement " travaille " et " s'interroge sur tout ", a commenté hier Jean-François Tealdi, porte-parole de l'intersyndicale de l'audiovisuel public, après une réunion hier matin à l'Élysée. Venus chercher des assurances sur le maintien des ressources et du périmètre de l'audiovisuel public après la suppression de la publicité annoncée par Nicolas Sarkozy, les syndicats de l'audiovisuel public (France Télévisions, Radio France, RFI, TV5) sont ressortis de leur entretien avec François Pérol, secrétaire général adjoint de l'Élysée, et les conseillers Raymond Soubie et Georges-Marc Benamou, aussi inquiets qu'ils étaient venus.UN MANQUE A GAGNER DE 1,2 MILLIARD D'EUROSSi l'Élysée a réaffirmé que le manque à gagner, évalué à 1,2 milliard d'euros - 800 millions de recettes publicitaires plus le financement des programmes de substitution de la publicité -, " serait compensé euro par euro ", rien n'est tranché sur les modalités de cette compensation. Les conseillers de l'Élysée ont admis, rapporte Jean-François Tealdi, que " la piste consistant à taxer les chaînes privées et les opérateurs télécoms ne répondra pas à la totalité du problème ". Un temps envisagée, une taxe sur d'autres médias comme la radio, ou la publicité hors médias (prospectus), ne serait plus à l'ordre du jour, selon nos informations. Celle sur les produits électroniques (téléviseurs) reste à l'étude, ainsi qu'une modification des décrets sur les obligations de production des chaînes publiques, leur assurant de nouvelles recettes par la revente des programmes qu'elles cofinancent.Le rythme de la réforme - arrêt progressif de la publicité ou brutal au 1er janvier 2009 - demeure en débat. Ce qui semble acquis, c'est le maintien du parrainage (90 millions d'euros de recettes en 2007 pour France Télévisions), au moins pour les événements sportifs. RFO en outre-mer pourrait également continuer à diffuser des publicités locales.Nicolas Sarkozy devrait s'exprimer " dans les jours qui viennent " sur les mécanismes de financement de son projet, le calendrier et la méthode, a-t-on indiqué à l'intersyndicale. Patrick de Carolis, PDG de France Télévisions, a convoqué pour le 27 février un conseil d'administration extraordinaire et demandé à ses ministères de tutelle de compenser, au budget 2008, le recul déjà important des recettes publicitaires du groupe et la restructuration de sa régie.En attendant, face à ces incertitudes, l'intersyndicale a maintenu son mot d'ordre de grève pour aujourd'hui, en insistant sur la demande d'augmentation de la redevance audiovisuelle, seule ressource pérenne affectée à l'audiovisuel public. Un chiffon rouge que l'Elysée ne veut pas agiter devant les parlementaires UMP, en pleine déprime sur le pouvoir d'achat.
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