Vers un bras de fer sur le très haut débit mobile

Àpeine lancée, la technologie Wimax, qui promet du très haut débit mobile, risque-t-elle d'être surpassée ? Une chose est sûre, au congrès mondial des télécoms de Barcelone, c'est une technologie concurrente, le LTE, qui est à l'honneur. LTE, pour " Long Term Evolution ", est le successeur annoncé du GSM et des réseaux UMTS (3G, HSDPA et HSUPA). De ce fait, la plupart des opérateurs européens qui ont fait de l'UMTS leur standard ont prévu de déployer le LTE, qui devrait être opérationnel d'ici 2009-2010. Hier, en annonçant la création d'un joint-venture autour du LTE, Alcatel-Lucent et NEC ont apporté un soutien important à cette technologie (voir encadré) .Si le LTE séduit, c'est d'abord en vertu de ses performances attendues. Cette technologie pourrait en effet atteindre un débit théorique de 100 Mbits/s en réception, soit largement plus que celui de la 3G+ (7,8 Mbits/s aujourd'hui) et autant que la fibre optique de l'Internet fixe. L'intérêt du LTE vient aussi du fait qu'il n'entraîne pas de rupture technologique avec la 3G. Or, pour les opérateurs qui ont dépensé en moyenne plus de 3 milliards d'euros afin de déployer leurs réseaux 3G dans un pays comme la France, cette continuité est plutôt rassurante. Enfin, les perspectives sont alléchantes. Selon un rapport de l'UMTS Forum, le LTE pourrait compter plus de 400 millions d'abonnés dans le monde en 2015 et générer un chiffre d'affaires de 150 milliards d'euros.Mais il s'est créé un véritable écosystème autour du Wimax, même si, à force de retarder les lancements (de puces, d'antennes, de terminaux...), les industriels ont semé le doute sur son potentiel. Et aujourd'hui, les prévisions sont revues à la baisse. Plutôt que de couvrir les zones denses en remplacement du wi-fi, voire en complément de l'ADSL, le Wimax est envisagé pour des déploiements de niche. Par exemple, dans certaines régions d'Afrique - où il est difficile de brancher des ordinateurs -, il permet aux populations d'avoir de l'Internet sur les téléphones mobiles.UNE SOLUTION DE COMPROMISBeaucoup d'industriels, à l'image d'Alcatel-Lucent, préfèrent pour le moment ne pas choisir leur camp et investissent dans les deux technologies. Les grands opérateurs eux-mêmes hésitent car ils ne souhaitent pas se retrouver dans la situation de l'américain Sprint qui va investir 5 milliards de dollars pour construire un réseau Wimax sans avoir convaincu sur son modèle économique. Hier à Barcelone, Arun Sarin, le directeur général de Vodafone, appelait plutôt à un arrangement : " Nous ne voulons pas trop de standards. Les vieux débats autour du CDMA [norme américaine, Ndlr], du GSM... étaient improductifs. Nous encourageons les industriels à fusionner le Wimax dans le LTE. "Nec et Alcatel-Lucent créent une société à 50-50Développer des solutions pour la quatrième génération de téléphonie mobile (dont le LTE) coûte cher. C'est pourquoi Alcatel-Lucent et l'équipementier japonais NEC ont décidé de joindre leurs forces afin de développer des infrastructures pour leurs clients. Peu de détails ont été donnés sur cette coentreprise qui pourrait comprendre un millier d'ingénieurs. Néanmoins, si les deux parents n'ont rien dit sur le financement et la localisation du joint-venture, ils ont précisé que leur collaboration technologique pourrait bientôt être étendue à d'autres solutions basées sur le protocole Internet (IP). Pour Alcatel-Lucent, c'est aussi l'occasion de s'ouvrir le marché japonais.
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