Grève : les compagnies aériennes font leur comptes

Les calculettes sont sorties. Hier, au troisième jour de la grève des contrôleurs aériens d'Île-de-France qui pénalise principalement Orly, les compagnies aériennes commençaient à évaluer le préjudice. " Cette grève provoque une perte de chiffre d'affaires de plus d'un million d'euros par jour pour les compagnies françaises présentes à Orly ", estime Lionel Guérin, président de la Fédération nationale de l'aviation marchande (Fnam), mais aussi de Transavia. com , la filiale touristique d' Air France , et d' Airlinair .L'estimation est faite au doigt mouillé, et semble sous-évaluée si l'on songe que Transavia, qui ne possède que cinq avions, évalue déjà sa perte d'activité à 200.000 euros par jour. Surtout, elle ne prend pas en compte les compagnies étrangères, charters, traditionnelles ou low-cost.NOUVEAU PREAVISIberia, l'un des gros acteurs d'Orly, faisait état d'un déficit de plus de 1.000 passagers lundi et mardi, essentiellement de la clientèle professionnelle. " La moitié de nos capacités sont maintenues. Même si nous arrivons à regrouper les passagers sur certains vols, beaucoup ne se présentent pas à l'aéroport ", regrette Jean-Pierre Sauvage, directeur général France d'Iberia et président du Board of Airlines Representatives (BAR), qui regroupe la quasi-totalité des compagnies étrangères présentes dans l'Hexagone. " Les avions partent à moitié vides. Les passagers qui n'ont pas d'horaires garantis, ou qui craignent de ne pas pouvoir prendre leur avion, annulent ", déplore-t-on chez Aigle Azur et Air France.Une situation qui agace sérieusement les compagnies, dont certaines étudient déjà la possibilité de demander des réparations financières. " Nous réfléchissons à présenter l'addition à la Direction générale de l'aviation civile (DGAC) ", déclare à La Tribune Arezki Idjerouidène, président d'Aigle Azur. La réflexion est identique dans les compagnies étrangères. " Nous n'excluons pas de réclamer des réparations ", indique Jean-Pierre Sauvage, qui n'hésite pas, comme ses homologues, à qualifier cette grève d'" abusive ".Mais les transporteurs ne sont peut-être pas au bout de leurs peines. À Orly, où le mouvement s'achève demain, la CGT a déposé un nouveau préavis de grève pour la semaine prochaine. Ceci après l'échec des négociations avec la DGAC qui maintient son projet de transférer en 2011 certains contrôleurs d'Orly à Roissy, dans le but de préparer le regroupement des trois centres de contrôle aérien de la région parisienne (Orly, Roissy, Athis-Mons) à l'horizon 2015-2017. Un projet accepté par la CGT, qui en conteste seulement la phase transitoire. La CGT en appelle au gouvernement pour trouver une issue au conflit.
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