Ni pub ni soumise ", " Service public, argent public " : c'est avec ces slogans que 1.800 à 2.500 salariés de l'audiovisuel public (France Télévisions, Radio France, RFI, TV5) ont défilé hier après-midi à Paris contre la suppression annoncée de la publicité sur leurs antennes par Nicolas Sarkozy. À France Télévisions, la grève a été " massivement " suivie, selon la direction, entraînant l'annulation des journaux télévisés.L'intersyndicale, reçue la veille par les conseillers de l'Élysée, a décliné un rendez-vous avec la ministre de la Culture, exigeant, comme les taxis, une entrevue avec le président de la République. Pour Marc Chauvelot, secrétaire CGT du comité de groupe de France Télévisions, Nicolas Sarkozy, en annonçant cette réforme début janvier, a lâché une bombe sans aucune préparation pour compenser la perte des ressources. La ministre de la Culture a assuré hier que la fin de la publicité serait compensée " euro par euro ". La CGT demande une mise en oeuvre progressive de la réforme et une hausse " raisonnable et progressive de la redevance " panachée à d'autres ressources. Le syndicat est réticent à la taxation des recettes publicitaires des chaînes privées, ce qui consisterait à rendre les ressources du service public dépendantes des succès d'audience de ses concurrents.