Arcelor-Mittal confiant dans son modèle

Lakshmi Mittal persiste et signe. " Nous sommes convaincus que notre projet pour Gandrange est le meilleur ", a martelé hier le patron du numéro un mondial de l'acier, en confirmant néanmoins la promesse faite à Nicolas Sarkozy d'étudier tout plan alternatif à son projet de fermeture partielle du site lorrain. Une fermeture d'autant moins comprise par les salariés que le groupe affiche des résultats record - 10,4 milliards de dollars - pour sa première année d'exercice complet.Malgré une production stable (109,7 millions de tonnes en 2007 contre 110,5 en 2006), volontairement réduite pour faire face au ralentissement de la demande aux États-Unis et en Europe, ArcelorMittal affiche un chiffre d'affaires en hausse de 18,7 %, à 105,2 milliards de dollars. Une performance l'an dernier où les prix ont chuté aux États-Unis et ceux de certains aciers longs se sont effondrés en Europe, sous l'effet du déferlement de l'acier chinois. Malgré un quatrième trimestre plus difficile, Arcelor-Mittal boucle l'année avec une rentabilité en hausse, affichant un excédent brut d'exploitation (Ebitda) de 19,4 milliards de dollars (+ 27 % par rapport à 2006). Malgré la flambée des matières premières qui s'est poursuivie en 2007, le groupe a fait passer sa rentabilité opérationnelle de 13,3 % à 14,1 % l'an dernier. " Le groupe est plus efficace après la fusion ", a commenté Additya Mittal, directeur financier du groupe, revendiquant 1,4 milliard de dollars de synergies enregistrées, sur un objectif total de 1,6 milliard.MULTIPLICATION DES ACQUISITIONSPendant cette première année d'exercice, le groupe a multiplié les acquisitions, selon la formule qui a fait le succès et la fortune de Lakshmi Mittal. Pas moins de 35 transactions ont été annoncées, dont 14 finalisées pour un montant de 12,3 milliards de dollars. Déjà 3,7 milliards sont engagés au titre de 2008. Arcelor-Mittal s'est principalement renforcé en Amérique latine, où il a racheté les intérêts minoritaires d'Arcelor Brasil, d'Acindar, le premier producteur argentin d'aciers longs et d'un groupe du Costa Rica. En même temps, le groupe a pris une participation de 28 % dans une entreprise chinoise, China Oriental. Il s'agit du deuxième partenariat local du groupe après l'entrée d'Arcelor dans Hunan Valin en 2005. Enfin, Arcelor-Mittal s'est très largement renforcé dans les mines afin de garantir ses approvisionnements. En parallèle, le groupe sidérurgique a investi 5,4 milliards de dollars en 2007 pour améliorer ses capacités de production qu'il veut augmenter de 20 % d'ici à 2012. Sa dette représente 1,2 fois son excédent brut d'exploitation. " Et 2008 sera meilleure ", promet encore Lakshmi Mittal, qui, pour une fois, avait abandonné son légendairesourire.
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