Alain Weill veut redresser "La Tribune" en deux ans

Indépendance, innovation et investigation. " Telles sont les trois " valeurs essentielles " revendiquées par Erik Izraelewicz hier alors qu'il s'exprimait en tant que futur directeur des rédactions de La Tribune . Alain Weill, le patron du groupe NextRadioTV (RMC, BFM, BFM TV, Tests), avait convoqué hier matin une conférence de presse sur La Tribune, moins de 48 heures après en avoir officiellement pris les clés. Vu la situation financière du titre, dont les pertes d'exploitation se sont élevées à 17 millions d'euros en 2007, " il faut aller vite ", a insisté hier Alain Weill. Dans un secteur de la presse quotidienne morose touché par un marché publicitaire en déclin, le patron de NextRadioTV veut ramener La Tribune à l'équilibre " au plus tard en 2010 ". Malgré des ventes qui progressent légèrement - elles sont de 77.582 exemplaires selon l'OJD contre 76.200 un an auparavant - elle est en perte depuis 2001.Pour mener à bien son objectif, le nouveau président de La Tribune s'appuie sur " un plan ambitieux ". La Tribune doit " trouver son territoire d'excellence sur le plan éditorial ", instaurer " une gestion plus rigoureuse " assurant 10 millions d'euros d'économies annuelles, et trouver de nouvelles recettes avec une " politique commerciale active et innovante ". Alain Weill entend aussi " développer Internet et le hors-média " et " rechercher des synergies " avec les médias de NextRadioTV.GROUPE DE REFLEXIONErik Izraelewicz, l'ancien directeur de la rédaction des Échos, va plancher sur une nouvelle formule de La Tribune qui devrait être lancée au troisième trimestre 2008. Il a annoncé la création d'un groupe de réflexion sur l'avenir du journal qui sera composé de deux anciens dirigeants de la maison : Philippe Labarde et Jean Boissonnat. " La Tribune " restera un quotidien payant diffusé en kiosques centré sur l'économie et la finance ", a martelé Alain Weill.La nouvelle directrice générale, Valérie Decamp, qui occupait les mêmes fonctions au quotidien gratuit Métro, qui a la charge de redresser les comptes, a déjà ouvert le dossier " distribution ". Selon elle, si la presse payante est en crise, c'est notamment parce qu'elle est moins facile à trouver que la presse gratuite et qu'Internet. " La distribution de "La Tribune"coûte deux fois plus cher que celle d'un gratuit pourtant diffusé à dix fois plus d'exemplaires ", a-t-elle pointé.
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