Daimler retrouve la capacité d'accélerer

Tous les feux sont au vert. " Dieter Zetsche, le président du directoire de Daimler, n'a pas caché hier sa satisfaction. Deux ans après avoir pris les commandes du constructeur allemand, il savoure son succès. Depuis longtemps, le groupe ne s'était pas senti aussi bien. Fini les aventures de ses deux prédécesseurs qui ont coûté des milliards. Edzard Reuter voulait dans les années 1990 faire de Daimler un champion dans les industries technologique ; son successeur, Jürgen Schrempp, voulait avec Chrysler la primauté dans l'automobile. Aujourd'hui, le groupe est recentré sur ses compétences historiques autour de ses deux divisions à la marque à l'étoile. Et les résultats du dernier exercice (9,1 % de rentabilité sur chiffre d'affaires dans les voitures, 7,5 % dans les camions) confirment qu'il a eu raison de tirer un trait sur l'aventure Chrysler. Il a eu la chance de surcroît de s'en séparer à temps. " Trois semaines plus tard, l'accord ne se serait probablement pas fait ", avoue aujourd'hui le directeur financier Bodo Uebber. La vente à Cerberus est effective depuis le 4 août, juste avant que la crise américaine du subprime ne ferme les vannes des financements d'opérations d'envergure. Daimler en conserve une participation de 19,9 %, dont la valeur dans son bilan a été réduite à 900 millions d'euros.Le constructeur récolte également les fruits de la cure qu'il s'est imposée après les difficultés d'il y a deux ans. Le programme Core, mis en place à la fin de 2005, a permis de réduire les coûts par rapport à 2004 de 7,1 milliards. Au dernier trimestre, la marge de Mercedes a même atteint 10,4 %. " Daimler appuie sur l'accélérateur ", s'est ainsi épanché Dieter Zetsche, précisant que, si le marché américain était moins prometteur en 2008, l'explosion de la demande en Russie, Inde et Chine ouvrait des perspectives satisfaisantes. Mais il est conscient aussi des défis. Outre l'incertitude sur les monnaies et sur l'évolution du prix des matières premières, les exigences de Bruxelles en matière de réduction des émissions de CO2 sont une charge lourde. Les surcoûts seront répercutés en partie dans les prix de vente, a-t-il concédé.UNE USINE DANS UN PAYS DE L'ESTPour s'adapter à l'évolution de la demande, il veut aussi élargir sa présence sur le segment de la petite voiture (classes A et B) où il voit un potentiel plus élevé que les 250.000 unités qu'il vend actuellement. Il devrait ainsi décider au second trimestre d'ouvrir une usine dans un pays de l'Est, probablement en Roumanie, pour y produire la nouvelle génération. L'opération doit lui permettre d'élargir ses capacités et surtout d'offrir un meilleur mix dans ses coûts. " Nous ne sommes pas assez flexibles au niveau de la production ", admet le directeur financier.
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