Air France-KLM tranchera sur Alitalia mi-mars

La question est simple. La réponse l'est moins. À quel moment Air France-KLM , en négociations exclusives jusqu'à mi-mars pour la reprise d'Alitalia (détenu à 49 % par Rome), doit-il se prononcer sur le dépôt ou pas d'une offre ferme ? Mi-mars évidemment, s'il renonce à aller plus loin. Dans le cas contraire, faut-il le faire avant ou après les élections italiennes des 13 et 14 avril prochains ? Le choix est cornélien.DES MESURES POUR STOPPER L'HEMORRAGIE D'ALITALIA Le futur gouvernement, probablement de droite si l'on en croit les sondages, avec peut-être à sa tête Silvio Berlusconi, risque d'être réticent, voire hostile, au projet d'Air France-KLM qui avait rallié à sa cause le gouvernement Prodi actuel, démissionnaire. Car le groupe français soutient avec force la réduction de voilure à Milan-Malpensa, décidée par la direction d'Alitalia. Des mesures qui visent à stopper l'hémorragie d'Alitalia. Mais qui provoquent un tollé en Lombardie, où les puissants intérêts locaux sont défendus par Silvio Berlusconi, natif de Milan. Dans ce contexte délicat, le groupe français a arrêté une position. Mi-mars, à l'issue des négociations exclusives, il se prononcera sur ses intentions. Si les conditions sont remplies, il fera une offre engageante à Alitalia, dont une copie sera envoyée aux autorités boursières italiennes et à la Commission européenne. Le temps pour ces deux instances d'examiner le dossier, les élections seront passées. " La réponse de Bruxelles peut prendre au moins deux mois " , dit-on en interne. Soit mi-mai environ, au mieux. Il reviendra donc au gouvernement en place à ce moment-là - s'il y en a un - de se prononcer sur le package comprenant l'offre d'Air France-KLM et les remèdes de Bruxelles sur les questions de concurrence. " Nous sommes dans un secteur où nous devons avoir l'accord du gouvernement en place " , rappelait jeudi le numéro deux d'Air France-KLM, Pierre-Henri Gourgeon . Le nouveau gouvernement ne devra pas tergiverser. La santé d'Alitalia ne le lui permettra pas. Avec 1 million d'euros de pertes par jour, sa trésorerie fond comme neige au soleil. Sans une recapitalisation à hauteur de 750 millions d'euros d'ici à l'été, c'est la cessation de paiements assurée. Ce scénario ne vaut que si Air France-KLM dépose une offre engageante. Elle est loin d'être assurée aujourd'hui. Tout dépendra de ce que découvriront les 150 cadres du groupe français chargés d'éplucher les comptes d'Alitalia. Mais surtout de l'attitude des syndicats de la compagnie italienne. Jean-Cyril Spinetta , PDG d'Air France-KLM, va se rendre en Italie - cette semaine selon certains - pour les rencontrer tous. Objectif : obtenir leur aval à son projet. Ce point est tout aussi important que le volet politique. Une fronde entraînerait de facto la sortie du dossier d'Air France-KLM. À l'inverse, un consensus des syndicats serait un bon signal pour les politiques .
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