La loi sur le financement de la télévision publique devrait être discutée à la rentrée

Le grand chantier de la réforme de l'audiovisuel public a été officiellement lancé hier à l'Élysée par le président de la République. " S'il y a bien un sujet qui concerne l'ensemble des Français, c'est bien la télévision " , a déclaré Nicolas Sarkozy, lors de la présentation du cadre de travail de la commission chargée de mettre en oeuvre la suppression de la publicité à France Télévisions. La commission a moins de quatre mois pour rendre ses conclusions. Son président, Jean-François Copé, responsable du groupe UMP à l'Assemblée, a reconnu hier que le calendrier était " serré " . La future loi sur la télévision publique devrait être votée à la rentrée, et non pas avant l'été comme cela avait été envisagé au début, a indiqué Christine Albanel, ministre de la Culture et de la Communication.Si une télévision publique sans publicité séduit, les interrogations sur son futur financement restent nombreuses. Nicolas Sarkozy a beau déclarer " chaque euro de recette publicitaire supprimé sera compensé par un euro de ressource publique ", encore faut-il que les dirigeants des chaînes publiques et le gouvernement tombent d'accord sur le montant des recettes publicitaires. France Télévisions évalue le manque à gagner à 1,2 milliard d'euros, en tenant compte du coût des programmes nécessaires pour remplacer les plages publicitaires appelées à disparaître. Le gouvernement, lui, avance la somme 700 millions d'euros. Jean-François Copé a déclaré que le modèle économique de la télé publique " avait beaucoup vieilli et que ce n'était pas seulement avec les taxes qu'on trouverait des solutions ".TAXER LES RESIDENCES SECONDAIRESTant Nicolas Sarkozy que Jean-François Copé se sont refusés à aborder l'épineux sujet de la redevance. Mais elle pourrait être au programme de la prochaine loi. Selon différentes sources, il pourrait être envisagé d'en élargir l'assiette. Dans un rapport sur l'audiovisuel public, publié par la Correspondance de la presse, le député UMP Frédéric Lefebvre, qui explore plusieurs pistes comme une réintroduction des résidences secondaires, estime que des élargissements de l'assiette de la redevance " rapporteraient au bas mot 400 millions d'euros ". Un chiffre qui laisse songeur alors que le gouvernement sait qu'il doit trouver de l'argent, les pistes envisagées - taxes sur les télévisions privées et les opérateurs télécoms - étant insuffisantes. La fédération française des télécoms n'a pas manqqué hier de dénoncer cette taxe qui pourrait être de l'ordre de 1,5% à 2% du chiffre d'affaire du secteur (40 milliards d'euros). Par ailleurs, hier, Christine Albanel a confirmé à La Tribune qu'une taxe sur les produits bruns (téléviseurs, chaînes hi-fi...), un temps envisagée, n'était plus à l'étude. Jean-François Copé, qui réunira mardi prochain la nouvelle commission, a précisé hier les quatre chantiers de travail sur lesquels allait plancher la trentaine de membres : nouveau contrat de service public, nouveau modèle économique, nouvelles technologies et gouvernance.PAS DE PRIVATISATION Concernant l'arrêt des plages publicitaires sur les chaînes publiques, pour le chef de l'État, deux options sont à l'étude. Soit la publicité est supprimée totalement dès le 1 er janvier 2009, ou option plus souple, l'arrêt des spots est progressive. Elle ne débuterait qu'après 20 heures dans un premier temps. Nicolas Sarkozy, qui a dû affronter la semaine dernière la plus importante grève de l'audiovisuel public depuis 1974, s'est voulu rassurant tant vis-à-vis des dirigeants des chaînes que des salariés. " Il n'y aura pas de privatisation de France Télévisions et aucune chaîne du service public de télévision ne sera privatisée " , a-t-il déclaré. Il faut " réinventer " une télévision publique " populaire " et " libérée de la tyrannie de l'audience " . Pour Jean-François Téaldi, porte-parole de l'intersyndicale de l'audiovisuel public, les annonces de l'Élysée " vont dans le bon sens " . Mais il émet toujours " des réserves sur le financement " .
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