Le football français à la traîne en Europe

Le football français pourra-t-il monter sur la troisième marche du podium européen, exauçant ainsi le voeu du président de la Ligue de football professionnel (LFP), Frédéric Thiriez ? Le défi est difficile à relever tant, dans un contexte d'internationalisation de ce sport, performances sportives et moyens économiques sont de plus en plus corrélés. Pour l'heure, la France pointe à la 5e place en Europe, avec un chiffre d'affaires annuel estimé à environ 950 millions d'euros pour l'exercice 2007-2008, d'après le cabinet en stratégie Ineum Consulting (ex-Deloitte). Loin donc des 2,5 milliards d'euros de la Premier League anglaise, du 1,5 milliard de la Série A italienne, du 1,4 milliard de la Bundesliga allemande et du 1,3 milliard de la Liga espagnole.Pour espérer faire jeu égal avec l'Espagne, l'Italie et l'Allemagne, et en supposant que ces derniers maintiennent des niveaux de recette équivalent, le football français doit engranger au moins " 400 millions d'euros supplémentaires ". Or, le ballon rond hexagonal ayant récolté 668 millions d'euros lors du dernier appel d'offres des droits audiovisuels, soit un montant quasiment équivalent au précédent contrat, il devra faire appel à d'autres leviers s'il veut regagner le peloton de tête. En jouant notamment sur les rentrées commerciales (VIP, séminaires, sponsoring, etc.), un secteur où la France accuse un retardde " 180 millions d'euros avec l'Espagne ". À ce titre, la Bundesliga, qui a injecté 1,3 milliard d'euros dans ses infrastructures à l'occasion de sa Coupe du monde 2006, a " presque doublé ses recettes en cinq ans " avec 568 millions d'euros en 2006. L'Allemagne compense ainsi la faiblesse des droits TV, puisqu'elle touchera seulement 500 millions d'euros par an en vertu du dernier appel d'offres.CANDIDATURE DE LA FRANCE A L'EURO 2016" En France, nous avons 50 % de capacités VIP de moins qu'en Allemagne ", note Vincent Chaudel d'Ineum Consulting. D'où l'importance pour l'Hexagone de ne pas rater sa candidature à l'Euro 2016 pour mener le chantier de rénovation de ses stades. Car, avec 22.000 spectateurs en moyenne par match, notre pays est à la quatrième place du classement, la Bundesliga (37.600 spectateurs) arrivant en première position et l'Italie en dernière place. Au pays du Calcio, le nombre de spectateurs recule depuis plusieurs années, en raison de la vétusté de ses stades et des scandales à répétition. En termes de chiffre d'affaires billetterie, les clubs anglais, portés par des prix plus élevés qu'ailleurs, ont généré 655 millions d'euros de ventes, contre 134 millions pour la France.En optimisant les recettes issues du sponsoring et du marketing, le football français peut engranger 250 millions d'euros supplémentaires, selon Ineum. Même dans cette hypothèse idéale, il resterait en retrait par rapport à ses concurrents.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.