Soupçons d'entente dans les produits d'entretien

Faute avouée est à moitié pardonnée, voire totalement. En vertu de la fameuse " procédure de clémence ", l'américain SC Johnson, qui a dénoncé une entente sur les prix dans les produits d'entretien remontant à 2005, doit en principe échapper à toute sanction pécuniaire. À l'inverse, au moins huit autres groupes de biens de consommation se retrouvent sous le coup d'une enquête des autorités françaises de la concurrence pour soupçon d'entente sur les prix des produits d'entretien.L'américain Procter & Gamble (P&G) et l'allemand Henkel ont reconnu les investigations, révélées par Le Figaro dans son édition d'hier. Idem chez Unilever France, où l'on précisait : " L'enquête menée par la Direction générale de la concurrence et de la répression des fraudes se poursuit. Nous n'avons à ce jour reçu aucune notification des griefs. " À l'exception de SC Johnson, l'anglo-néerlandais Unilever, les américains P&G, Colgate-Palmolive et Sara Lee, l'anglais Reckitt Benckiser, ou encore l'allemand Henkel risquent une amende susceptible d'atteindre jusqu'à 10 % de leurs ventes mondiales." STOP A L'OPACITE "Si le Conseil de la concurrence se refusait à " publier des informations sur les affaires qu'il instruit [afin] de respecter la présomption d'innocence des entreprises éventuellement mises en cause ", les politiques ont sauté sur l'occasion. En pleine polémique sur la flambée des prix des produits alimentaires, le porte-parole du gouvernement, Laurent Wauquiez, a prévenu hier : " Si les pratiques d'entente sont avérées [...], ce sera très sévèrement sanctionné. " Plaidant à nouveau pour davantage de " transparence et de concurrence " dans les relations entre industriels et consommateurs, le secrétaire d'État à la Consommation, Luc Chatel, a lancé : " L'opacité, il y en a marre. " Une affaire similaire a été dévoilée la semaine dernière en Allemagne, où l'Office anticartel a infligé à Unilever, Henkel et Sara Lee une amende d'un montant total de 37 millions d'euros pour entente sur les prix dans les détergents et dentifrices.Henkel taille encore dans ses effectifsHenkel a un problème de compétitivité. Le géant allemand des produits de grande consommation affiche une rentabilité opérationnelle (10,3 % en 2007), plus faible que celle de ses grands rivaux. Confronté à la flambée des prix des matières premières et à une concurrence qui s'avive,le groupe va s'imposer une cure d'amaigrissement, la troisième depuis 2001. Cette fois, ce sont plus de 3.000 emplois qui vont être supprimés dans ses trois divisions détergents et produits d'entretien, cosmétiques, et colles et adhésifs, dans toutes les régions. Les détails doivent être finalisés d'ici au 7 mai. Pour réduire son endettement quiva grimper avec la reprise pour 3,8 milliards d'euros de National Starch, filiale du britannique ICI, Henkel veut par ailleurs céder tout ou partie des 24,9 % qu'il détient dans l'américain Ecolab. Des informations que les marchés ont appréciées. Hier, le cours a été la valeur en pointe dans un DAX en berne.
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