Google s'attend à une concurrence accrue avec Microsoft

C'est la fin d'une époque chez Google. Les responsables du moteur de recherche ont décidé d'opter pour plus de transparence sur la stratégie et les projets de l'entreprise et d'abandonner la règle de l'omerta qui régnait depuis ses débuts."Nous ne sommes plus cette petite start-up qui fait les choses dans son coin et qui gagnait à garder ce qu'elle faisait le plus secret possible, explique Eric Schmidt, le PDG de Google. De par notre taille aujourd'hui, nos actions ont des conséquences, bonnes ou mauvaises, et il est important de communiquer et d'expliquer clairement ce que nous faisons et ce que nous ne faisons pas, à la fois en matière de produits et de services, mais aussi de stratégie en général." Et d'ajouter qu'il compte organiser régulièrement "cette rencontre avec la presse internationale pour répondre aux questions que le monde se pose sur Google".Sur la décision de Microsoft d'intégrer des fonctions de recherche similaire à celles de Google Desktop et Google DeskBar dans la prochaine version de Windows, Eric Schmidt se veut lucide. "Il n'y a pas de doute. La concurrence avec Microsoft va s'intensifier lorsque Vista sortira", reconnaît-il. En revanche, il a réaffirmé que Google ne compte pas concurrencer le premier éditeur mondial sur le marché des systèmes d'exploitation ou des suites bureautiques. "Personne ne me prendrait véritablement au sérieux si j'affirmais que les 3 ou 4 développeurs de l'équipe de Writely [le traitement de texte en ligne récemment racheté par Google, Ndlr] ont l'intention de s'attaquer à Microsoft Office avec ses milliers de programmeurs et ses 95 % à 98 % de part de marché." Pas question non plus de lancer un PC. "Ce n'est pas notre business. Cela fait partie de l'ancienne vague technologique. Nous sommes focalisés sur la création de produits et de services autour et sur le Web et non pas à réinventer des produits qui datent d'avant Internet", martèle le patron de Google.Quand au projet de moteur de recherche européen Quaero, Eric Schmidt ne semble pas très inquiet, au contraire. "Ce projet est financé par des fonds publics versés à des universités de pointe pour créer un moteur de recherche meilleur que Google. Et c'est une bonne chose pour nous. Parce qu'il y a des retombées positives pour notre entreprise lorsque les universités ont plus d'argent et qu'elles inventent de nouvelles choses." Car Google va ensuite embaucher les meilleurs talents de ses universités. "Quaero est donc très positif pour Google", déclare son patron.Deux facettes de la France. Eric Schmidt souligne enfin l'importance de l'Hexagone pour le moteur de recherche, malgré les récentes déconvenues judiciaires de la filiale locale liées au système d'achat de mots-clés publicitaires. "Il n'est pas question de quitter la France. Les lois y sont différentes, notamment dans le domaine des marques déposées, et nous devons les respecter", ajoute le responsable. "En tout cas, je suis étonné de voir à quelle vitesse la France a adopté l'Internet à haut débit", conclut-il.Jean-Baptiste Su, à San Francisco
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