L'Europe se dresse contre la domination d'Apple

Le succès mondial du tandem iTunes-iPod d'Apple soulève un vent de contestation qui prend de l'ampleur en Europe. Après la France, des voix s'élèvent dans les pays scandinaves et au Royaume-Uni, pour réclamer l'interopérabilité d'iTunes, la plate-forme de musique en ligne développée par la firme à la pomme. En clair, il s'agirait de rendre les fichiers musicaux téléchargés via ce site compatibles avec l'ensemble des baladeurs numériques disponibles sur le marché. Car pour l'heure, les mélomanes n'ont pas d'autre alternative que de se procurer l'iPod, le lecteur commercialisé par Apple.Cette stratégie, qui consiste à verrouiller le consommateur dans un système entièrement propriétaire, a fait la fortune du groupe californien. Selon les estimations de Jupiter Research, Apple détient 80 % du marché britannique et totalise plus de la moitié des ventes du secteur en Europe. Une position dominante qui lui permettrait de garder la mainmise sur le marché de la musique en ligne, jugent ses adversaires. La semaine dernière, plusieurs associations de consommateurs scandinaves ont dénoncé cette situation et sollicité l'intervention des autorités de la concurrence de leur pays pour sanctionner les pratiques commerciales d'Apple. En Grande-Bretagne, c'est l'industrie du disque qui est montée au créneau. Par la voix de son président, Peter Jamieson, la puissante British Phonographic Industry a souligné devant la commission spéciale pour la culture de la Chambre des communes qu'il n'était " pas particulièrement sain qu'une société domine autant le marché ". Le cas de la France pourrait donc faire école. " Ces actions provenant de consommateurs mais aussi de producteurs dans différents pays d'Europe confirment la nécessité et la légitimité de l'amendement sur l'interopérabilité ", martèle Julien Dourgnon de l'UFC-Que Choisir. La première mouture du projet de loi sur le droit d'auteur approuvé en mars par les députés en imposait le principe, dans un amendement à l'article 7 relatif aux mesures techniques de protection. Cette disposition avait alors suscité l'ire d'Apple. Le groupe était allé jusqu'à menacer de se retirer du marché français, dénonçant la volonté d'instaurer " une culture officielle du piratage ". Confrontée aux protestations européennes, cette posture devient difficile à tenir.Q. V.
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