EMC justifie l'acquisition du spécialiste du cryptage RSA

Après le rachat en 2005 d'un grand nom du stockage (Veritas) par le leader mondial de la sécurité (Symantec), c'est au tour du numéro un de la sauvegarde de données de faire l'acquisition d'un spécialiste du cryptage d'informations. EMC a en effet annoncé vendredi le rachat de son compatriote RSA Security pour 2,1 milliards de dollars en cash, soit 28 dollars par action.Depuis longtemps, des bruits couraient sur une éventuelle cession de RSA. Spécialisée dans la cryptographie, l'authentification de données et les clés de chiffrement, cette entreprise est l'un de ces multiples acteurs de niche présents sur le vaste et très prometteur marché de la sécurité informatique qui s'élève à plusieurs dizaines de milliards de dollars par an.Doté d'une technologie très pointue et reconnu pour la qualité de ses solutions, RSA Security n'avait cependant pas atteint une taille suffisamment critique (310 millions de dollars de chiffre d'affaires en 2005 et 42 millions de bénéfice net) pour continuer à investir massivement en R&D (recherche et développement) et concurrencer les grands acteurs du secteur. Néanmoins, beaucoup d'experts pensaient que son rachat serait le fait d'un spécialiste de la sécurité, plutôt que d'un géant du stockage comme EMC qui, en 2005, a réalisé 9,6 milliards de dollars de chiffre d'affaires.Pièce manquante du puzzle. Mais pour Joe Tucci, le PDG d'EMC, qui avait déclaré il y a quelques mois que la " sécurité est l'un des cinq business de 1 milliard de dollars sur lequel EMC veut se positionner ", cette acquisition est totalement justifiée, car l'activité de RSA " était une pièce manquante dans le puzzle de notre infrastructure ". Et pour bien montrer l'importance de cette acquisition, c'est le patron actuel de RSA, Art Coviello, qui prendra la tête de la division Information Security d'EMC.Néanmoins, le marché n'a pas très bien réagi à cette nouvelle vendredi, l'action EMC ayant reculé sensiblement après l'annonce de cette transaction. En effet, les analystes jugent cette opération trop coûteuse au regard des résultats de RSA et de son positionnement de niche. Par ailleurs, note Graham Titterington du cabinet Ovum, " la culture entre les deux entreprises est très différente et surtout les solutions de gestion d'identité de RSA ne peuvent pas directement être intégrées dans les produits d'EMC ".
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