Vivendi renonce à s'offrir les PagesJaunes de France Télécom

Les candidats au rachat des 54 % de PagesJaunes détenus par France Télécom, qui avaient jusqu'à hier soir dix-huit heures pour déposer leur offre, ont d'évidence été rebutés par le coût. Le plus attendu, Vivendi a jeté l'éponge. Le groupe de médias et de télécoms a publié hier soir un communiqué dans lequel il explique que son directoire, " avec l'assentiment du Conseil de surveillance a décidé de ne pas remettre d'offre pour l'acquisition des 54 % de PagesJaunes mis en vente par France Télécom. Cette décision est principalement motivée par le niveau élevé de prix. "Cette décision est surprenante alors que le groupe avait pris Morgan Stanley comme banque conseil et que le président du directoire, Jean-Bernard Lévy, semblait attaché à l'activité annuaires de l'opérateur historique. Il est vrai qu'il faut tout de même débourser une belle somme pour s'offrir une entreprise valorisée aujourd'hui 6,7 milliards d'euros en Bourse. Certes, le résultat opérationnel de PagesJaunes a atteint 399 millions d'euros l'an passé, mais reste à savoir si la société vaut autant d'argent. Pour Jean-Bernard Lévy, " principalement pour des considérations de prix, nous avons décidé de ne pas être candidats au rachat de PagesJaunes, dans le meilleur intérêt de nos actionnaires ". Visiblement, des dissensions entre le conseil de surveillance de Vivendi, présidé par Jean-René Fourtou, et le président du directoire se sont faites jour. Pour un bon connaisseur du dossier, Jean-Bernard Lévy a dû se plier à son conseil de surveillance: " tant qu'il fallait restructurer l'entreprise, le conseil et le directoire étaient d'accord. Mais le passage à l'étape suivante, qui consiste à élaborer une stratégie d'investissement, est plus difficile car chacun a ses idées ". D'autant que les investisseurs s'impatientent. L'un d'entre eux, Sebastian Holdings, a défrayé la chronique en proposant de racheter Vivendi pour le vendre par appartements. D'où une pression importante sur les dirigeants du groupe.Pour France Télécom, le problème est que d'autres candidats ont jeté l'éponge. Selon nos informations, le consortium de fonds d'investissement regroupant PAI Partners et BC Partners a abandonné la partie, jugeant la mise trop élevée. Axa Private Equity a aussi estimé que le prix était trop fort. Enfin, autre fonds à avoir été découragé, Eurazéo s'est retiré du processus.L'alliance entre les deux fonds d'investissement américain Kohlberg Kravis & Robert et la branche de capital-investissement de la banque d'affaire Goldman Sachs est encore en lice et apparaît comme bien placée pour l'emporter. En revanche, l'intérêt du fonds américain Texas Pacific Group reste encore flou. Il aurait déposé une offre mais chercherait toujours à s'allier avec d'autres fonds pour ne pas faire grimper les enchères. Ce qui ne ferait pas les affaires de France Télécom qui se retrouverait alors avec une seule offre. Or l'opérateur est sous pression. Sa dette s'élève toujours à 47 milliards d'euros, et son action a perdu un tiers de sa valeur en un an. Une bonne nouvelle serait donc la bienvenue.
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