L'Etat instaure de nouvelles relations avec les laboratoires

Les pouvoirs publics et les industriels de la santé ont marqué le coup. Réunis hier à Matignon autour du Premier ministre, ils ont jeté les bases de nouvelles relations entre l'Etat et les industries de santé autour d'une "vision commune des enjeux stratégiques" de ce secteur, visant à créer 50.000 emplois d'ici à trois ans (soit 6.000 créations nettes). Dans ce contexte, Jean-Pierre Raffarin, qui préside le Conseil stratégique des industries de santé, a dévoilé plusieurs mesures.D'abord, le Comité économique des produits de santé, l'instance gouvernementale qui fixe le prix des médicaments, tiendra compte en fin d'année des investissements consentis par chaque laboratoire en recherche et développement en France dans l'estimation des sommes rétrocédées à l'Etat (pour compenser le dépassement de l'objectif national de hausse des dépenses d'assurance-maladie).Biomédicaments à Toulouse. Ensuite, le gouvernement entend marquer son soutien à la recherche. C'est ainsi que Toulouse doit accueillir un projet de bioproduction (fabrication de médicaments issus des biotechnologies) estimé à 50 millions d'euros. Dans le même ordre d'idées, doivent voir le jour une plate-forme d'imagerie préclinique baptisée Imagène (19 millions) en Ile-de-France et un réseau de collections d'échantil- lons biologiques (5 millions).Pour enrayer le recul du développement de médicaments constaté en France, le Premier ministre a annoncé la création de centres de gestion des essais cliniques des produits de santé au sein des centres hospitaliers universitaires, appelés à jouer le rôle de plates-formes de services dédiées. Le développement des versions pédiatriques des médicaments sera aussi facilité. Enfin, pour inciter les industriels à localiser en France leurs droits de propriété intellectuelle, le taux global d'imposition des redevances des brevets sera réduit de 19 % à 15 %. Coût de cette mesure : environ 300 millions d'euros en 2006. Financées par l'Etat (recettes fiscales, réallocations de ressources ou dispositifs à venir) mais aussi par les industriels, l'ensemble de ces mesures aura un coût non négligeable.Pourtant, a assuré Jean-Pierre Raffarin, "l'intérêt général est compatible avec les intérêts des industriels pour bâtir cette vision commune". Autrement dit, en échange de leurs efforts pour atteindre l'objectif d'un retour à l'équilibre des comptes de l'assurance-maladie, les industriels sont incités à rester ou à venir en France. "Un tournant en termes de politique du médi- cament", de l'avis de Pierre Le Sourd, président du Leem (la fédération patronale).P. Mo.
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