La pression s'accroît sur l'emploi chez Volkswagen

Les salariés de Volkswagen sont déstabilisés. L'affaire de corruption, qui a entraîné le licenciement de deux salariés qui se sont vengés en dévoilant la gabegie à laquelle se donnaient certains représentants du personnel, a plongé le groupe dans une crise d'identité profonde.Pas étonnant qu'hier son président du directoire, Bernd Pischetsrieder, ait choisi, pour remotiver ses troupes, de leur adresser une longue lettre. Il y reconnaît être débordé par les détails de dérapages qui ont été communiqués à la presse allemande et précise qu'il faut attendre les résultats des enquêtes du parquet, d'une part, et de KPMG, d'autre part, avant d'être en mesure de porter des accusations fondées. Il évite ainsi de prononcer le moindre jugement envers Peter Hartz, son emblématique directeur des ressources humaines (DRH) qui a démissionné vendredi. Celui-ci a endossé la responsabilité pour les actes des deux salariés licenciés qui ont visiblement abusé de sa confiance. Il n'indique pas non plus le nom de son successeur. Le présidium du conseil de surveillance, à qui revient la responsabilité de le proposer, doit se réunir finalement mercredi.Réorganisation. Le groupe, hier, a confirmé que Klaus Volkert, l'ancien président du comité d'entreprise du groupe impliqué également dans l'affaire, avait renoncé à son siège au sein du présidium, même s'il reste pour l'instant au conseil. Il est remplacé par son successeur au comité d'entreprise, Bernd Osterloh. Les experts s'attendent à ce qu'il n'y ait plus de DRH au niveau du groupe, mais au niveau de chaque marque.Dans l'entourage de Bernd Pischetsrieder, on indique également que le président devrait faire un nouveau point de la situation avant la fermeture, prévue le 23 juillet, de l'usine de Wolfsburg pour les vacances d'été. En revanche, aucune décision n'a encore été arrêtée quant à une fermeture éventuelle de l'unité de production de Bruxelles (5.700 salariés) où est fabriqué notamment le modèle vedette Golf. Dans un entretien à l'hebdomadaire Der Spiegel, le nouveau président de la marque, Wolfgang Bernhard, a indiqué que rien n'était exclu. Compte tenu des surcapacités de Volkswagen, de la rentabilité jugée insuffisante de l'usine belge et du fait qu'il est plus facile de fermer une unité étrangère, les analystes estiment que ce serait la bonne décision. Le nouveau programme de restructurations qu'entend mettre en place l'ancien numéro deux de Chrysler pour réduire de 7 milliards les coûts chez VW doit être annoncé au plus tard en novembre.Bénédicte de Peretti, à Munich
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