Après plusieurs échecs cette année, l'avion de combat Eurofighter remporte une commande de taille, sa première hors des frontières européennes. L'Arabie Saoudite et la Grande-Bretagne ont en effet signé hier à Ryad un protocole d'accord destiné à fournir à la monarchie du Golfe des chasseurs Eurofighter Typhoon. Cette annonce est intervenue à l'issue d'un déplacement en Arabie Saoudite du ministre britannique de la Défense, John Reid, qui rencontrait son homologue saoudien, le prince sultan ben Abdel Aziz. L'accord inclut également un investissement de BAE Systems dans des sociétés saoudiennes locales, mais aussi un transfert de technologies industrielles.Option sur 72 exemplaires. Produits par le consortium européen formé par EADS (46 %), le britannique BAE Systems (33 %) et l'italien Finmeccanica (21 %), ces appareils de combat vont remplacer la flotte vieillissante des Tornado. "Selon les termes du document signé, les avions Typhoon vont remplacer les appareils Tornado et les autres actuellement en service" au sein des forces aériennes saoudiennes, a indiqué le ministère britannique de la Défense (MoD), refusant de donner les détails de l'accord. Selon des sources proches des négociations, citées par l'agence Reuters, la commande porterait sur "au moins 48 chasseurs" avec une option portant sur une commande de 72 exemplaires. Sur la base d'un prix unitaire de 65 millions de livres (96 millions d'euros), avec les armes, les activités de support, la formation... une commande de 48 Eurofighter Typhoon nécessiterait un investissement de 6 milliards de livres (8,8 milliards d'euros). Voire 10 milliards de livres (14,7 milliards d'euros) en incluant les options. Ni Londres ni Riyad n'ont voulu commenter ces estimations.Cet accord intervient alors que le consortium européen a essuyé plusieurs revers cette année. En juillet, la Grèce lui a notamment préféré les F-16 de Lockheed Martin (30 exemplaires). À Singapour, l'appareil a été rapidement été écarté au profit du Rafale de Dassault et du F-15 de Boeing, ce dernier l'ayant finalement emporté.Première hors d'Europe. Surtout, le contrat de Riyad n'est autre que le premier remporté par l'européen hors des frontières européennes. En effet, seuls l'Allemagne, l'Espagne, la France et le Royaume-Uni ont commandé l'appareil de combat à raison de 620 exemplaires en trois tranches. L'Autriche a également souhaité acquérir 18 exemplaires.L'action BAE Systems a enregistré hier la plus forte progression parmi les valeurs du Footsie 100, terminant en hausse de 6,40 % à 370 pence, un plus-haut depuis trois ans et demi, dans un marché en hausse de 0,71 %.Fabrice Gliszczynsk

latribune.fr

26 Sept 2008, 3:32

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