Alcan ferme un second site de production en Europe

Et de deux. Le géant canadien de l'aluminium a annoncé hier la fermeture de son usine d'électrolyse de Steg, en Suisse. Après l'arrêt du site de Lannemezan (Hautes-Pyrénées) décidé en septembre, le repreneur de Pechiney poursuit sa politique de désengagement en Europe, en mettant en avant "la hausse sans précédent des coûts de l'énergie". Après ces fermetures, Alcan ne disposera plus que de 8 sites de production d'aluminium en Europe sur ses 22 usines d'électrolyse dans le monde, dont une dizaine au Canada.L'arrêt de Steg, qui emploie 180 personnes, doit intervenir dès la fin avril. Cette petite usine, d'une capacité de 44.000 tonnes par an, appartenait à Alusuisse, racheté par Alcan en 2000. Le groupe a d'abord tenté de la vendre. Après deux mois de pourparlers avec un consortium local (du canton du Valais) en fin d'année dernière, Alcan avait conclu que cette transaction "n'assurerait pas un avenir durable à cette activité".Cession des centrales. Le problème de cette usine, comme de ses homologues en Europe, réside dans son approvisionnement en énergie, l'électricité représentant 30 % du prix de revient de l'aluminium. Alusuisse possédait deux centrales électriques qui fournissaient en courant bon marché son électrolyse de Steg. Mais, au moment du rachat par Alcan, les centrales ont été vendues, elles, au producteur d'électricité allemand EnBW.Selon la presse suisse, ces centrales continuaient de livrer Steg à un tarif préférentiel, en l'occurrence 4 centimes de franc suisse le kilowattheure, soit environ 25 euros le mégawattheure. Mais ce contrat expirait en décembre 2005. La compagnie d'électricité demande désormais le double, ce qui reviendrait à faire passer la facture de 18 à 34 millions d'euros.Alcan indique que le groupe continuera à employer environ 900 personnes dans le Valais, pour transformer l'aluminium en profilés et tôles pour l'aéronautique, notamment. Le groupe s'engage à appuyer les initiatives locales visant à diversifier l'économie locale et qui pourraient "mettre en valeur les bâtiments et terrains existants". De même, Alcan étudie des pistes de "réindustrialisation" pour son site de Lannemezan (500 personnes) qui va s'arrêter progressivement d'ici le début 2008.Marie-Caroline Lopez
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