Mercedes fait pâlir les résultats de Daimler-Chrysler

Dieter Zetsche, le nouveau président de Daimler-Chrysler, ne veut pas répéter les erreurs de son prédécesseur. Compte tenu des perspectives difficiles sur le marché américain et des frais de restructuration imputables aux réorganisations annoncées, il a préféré rester dans le flou sur ses prévisions pour l'année en cours. Hier, en présentant les comptes 2005, il a juste évoqué pour 2006 une "amélioration de la situation" et des ventes (en volume) stables. Sans plus. Le mois dernier, il avait annoncé la suppression, d'ici à 2008, de 6.000 emplois de cols blancs pour réduire de 1,5 milliard les frais administratifs, trop lourds en comparaison avec la concurrence.Charge de 2 milliards. "Le groupe s'est bâti au fil des années par des acquisitions, sans que les structures aient été ajustées, ce qui a multiplié les échelons hiérarchiques", a-t-il précisé. Le plan social et le déménagement du siège entraîneront une charge globale de 2 milliards d'euros. Hier, il n'a même pas voulu confirmer si la division Mercedes, tombée dans le rouge l'an dernier, affichait un résultat positif cette année. En confirmant qu'elle visait dès 2007 une rentabilité opérationnelle de 7 % et qu'elle s'en approcherait progressivement, il a cependant implicitement laissé entendre que 2005 devrait rester un exercice exceptionnel.La division phare a en effet affiché un déficit d'exploitation de 505 millions. Les frais de restructuration pour Smart ont pesé à hauteur de 1,1 milliard, auquel se sont ajoutées de nouvelles pertes pour la marque "jeune et décalée" et 570 millions de frais pour le programme de 8.500 suppressions d'emplois annoncé en octobre. L'Amérique inquiète. La bonne tenue de Chrysler et les résultats record des divisions véhicules utilitaires et services ont, toutefois, permis de limiter la glissade du bénéfice opérationnel du groupe. Celui-ci s'est monté à 5,2 milliards, contre 5,8 milliards un an auparavant, alors que le chiffre d'affaires a grimpé de 5 %, à 149,8 milliards. Le bénéfice net a fait un bond de 12 %, à 2,8 milliards, compte tenu notamment des recettes exceptionnelles tirées de la vente de la participation dans Mitsubishi. Hier, Dieter Zetsche s'est montré inquiet de l'évolution outre-Atlantique. Il craint que les difficultés de ses concurrents n'entraînent des pressions plus fortes sur les prix et posent des problèmes aux sous-traitants. D'où l'obligation pour sa filiale américaine d'améliorer encore son efficacité, de poursuivre son offensive en termes de produits, mais également de pousser son expansion, particulièrement en Europe et en Chine.Pour Smart, il a refusé d'indiquer si le plan de restructuration mis en place en 2005 portait ses fruits. Il a précisé seulement qu'il suivait de près son évolution, de manière à réagir si l'objectif fixé d'un retour aux profits en 2007 se révélait irréalisable.Quant à sa participation dans EADS, il a laissé entendre qu'il n'était pas question pour l'instant de s'en séparer, ne serait-ce que pour des raisons politiques.Bénédicte de Peretti, à StuttgartSmart à l'origine des déboiresLa division Mercedes a plongé dans le rouge, essentiellement à cause des déconvenues de la marque Smart.2,84 milliards d'euros de bénéfice net en 2005 pour le groupe Daimler-Chrysler.5,2 milliards de résultat opérationnel.
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