Arcelor justifie sa ligne de défense contre Mittal

La distribution de 5 milliards d'euros à nos actionnaires ne met pas en danger notre croissance future", martèle Arcelor, en réponse aux critiques de Mittal, après l'annonce la semaine dernière par le groupe luxembourgeois de trois mesures "pour défendre l'intérêt de ses actionnaires". Parmi elles, une distribution exceptionnelle en cas d'échec de l'offre de Mittal Steel, avait provoqué des commentaires peu amènes dans le camp adverse, sur le thème "Arcelor vide ses caisses en mettant en péril son futur industriel". Le géant européen de l'acier a pris soin hier de détailler son plan.Bonne année de cash-flow. "C'est juste une bonne année de cash-flow", glisse-t-on dans l'entourage du patron Guy Dollé. Selon ses derniers objectifs financiers, Arcelor prévoit de dégager jusqu'en 2008 un cash-flow de 4,4 milliards d'euros par an, somme disponible après les investissements de maintenance (1,3 milliard d'euros par an)."Le groupe s'est totalement désendetté depuis 2002", rappelle-t-on. En fait, Arcelor envisage de consacrer à ses actionnaires les 3 à 4 milliards d'euros qu'il avait prévu d'emprunter pour financer le rachat de l'ukrainien Krivorijstal, soufflé finalement par Mittal Steel l'automne dernier. "Après cette distribution exceptionnelle, qui devra certainement être approuvée par une assemblée générale extraordinaire, notre ratio dette sur fonds propres sera de 50 %, en ligne avec notre objectif affiché de 30 % à 50 %", souligne-t-on chez Arcelor.Pour autant, la croissance du sidérurgiste luxembourgeois n'en pâtira pas, ajoute le groupe. Arcelor maintient son enveloppe de 900 millions d'euros pour se développer en 2006, principalement en achevant l'expansion de son usine CST de produits plats au Brésil, pour un budget total de 1,5 milliard. Le tout en intégrant le canadien Dofasco et le chinois Laiwu, dans lequel Arcelor finalise une prise de participation de 38 %.De plus, "la revalorisation de notre titre, de 14 à 33 euros, depuis dix-huit mois, va nous permettre de faire des acquisitions par échange de titres", déclare-t-on chez Arcelor. Quant à la fondation néerlandaise qui abrite désormais Dofasco, et dont la création a ému nombre d'actionnaires, Arcelor précise qu'"en cas d'échec de Mittal, elle serait dissoute".Marie-Caroline LopezDollé à Bruxelles en catiminiLe patron d'Arcelor, Guy Dollé, a rencontré mardi, à 19 heures, en toute discrétion, la commissaire européenne à la Concurrence Neelie Kroes. Interrogé dans les couloirs de la Commission, Guy Dollé n'a pas souhaité s'exprimer. La Commission, qui se pique de transparence, n'avait pas signalé cette rencontre. Officiellement, selon Bruxelles, "Guy Dollé et Neelie Kroes ont eu une conversation autour d'un verre !". L'offre hostile de Mittal sur Arcelor a été notifiée le 10 avril dernier aux services de la Concurrence qui ont six semaines pour déterminer si elle menace la concurrence. G. P., à Bruxelle
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