Arcelor, fer de lance de la stratégie de Mittal en Europe

Avec l'arrivée de Mittal, notre stratégie est confortée à l'échelle européenne du groupe. Nous disposons d'un savoir-faire comparable à ce qui se fait de mieux dans le monde ! " À quelques jours de son départ pour l'Ukraine où il va diriger une usine sidérurgique du groupe, Jean Jouet se montrait très confiant. Pour le directeur - jusqu'au 31 décembre 2007 - du site de Dunkerque, " Mittal apporte une nouvelle vision du monde, une autre culture. Nous avons avec Lakshmi Mittal un manager qui a une vision mondiale et positive : "Demain meilleur qu'hier ", dit-il. C'est un changement. Loin de la sidérurgie de la crise et du déclin, il porte la sidérurgie qui va de l'avant et qui agit ".Venu en février 2007 à Dunkerque, le président de Mittal Steel, Lakshmi Mittal, avait en effet séduit et rassuré. Il avait confirmé le bien-fondé de la stratégie de rénovation des outils de production, lancé dans le cadre du plan 2012 (600 millions d'euros d'investissements). Ainsi, trois des quatre coulées continues ont été reconstruites et modernisées (la quatrième sera fermée), afin d'accroître leur productivité et le niveau de qualité de l'acier produit. Le programme d'investissement s'élève à 300 millions d'euros. " L'enjeu est clairement défini : nous devons être capables de couler 7,5 millions de tonnes d'acier en 2012 contre 6,5 millions de tonnes actuellement ", explique Jean Jouet.Plus en amont, le haut-fourneau n° 3 (HF) a été rénové fin 2006. Cet impressionnant chantier de quatre-vingt-dix jours qui a généré 140 millions d'euros d'investissement, s'inscrit dans un projet global : le HF n° 4 a été refait en 2001 (il ne devrait plus l'être avant 2020 !), et le HF n° 2 le sera d'ici 2010. L'ensemble des trois hauts-fourneaux dispose d'une capacité de production de 20.000 tonnes de fonte par jour." Parallèlement, nous avons multiplié nos actions afin de diminuer nos rejets. Nous avons réduit nos émissions de poussières de 20 %. Nous récupérons les gaz des hauts-fourneaux pour produire de l'électricité. Nous revalorisons nos sous-produits. Et nous allons encore faire mieux : notre objectif est de diviser par dix nos rejets de poussières et de 50 % nos rejets de CO2 ", avance Jean Jouet.C'est sur le site même d'Arcelor-Mittal que Gaz de France produit de l'électricité, en mélangeant du gaz des hauts-fourneaux d'Arcelor et du gaz naturel venu de Norvège. Le dispositif est unique au monde à cette échelle. Cette centrale de production, dénommée DK6, a nécessité un investissement de 450 millions d'euros. L'ensemble permet de dégager deux turbines cumulant 800 MW, soit presque l'équivalent de la capacité de production de l'une des six unités de la centrale nucléaire - toute proche - de Gravelines. Particularité du dispositif : Arcelor-Mittal bénéficie d'un contrat de vingt ans pour utiliser 30 % à 40 % de l'électricité produite.RECRUTEMENTSAutre élément illustrant le dynamisme en cours : Air Liquide a annoncé, en décembre dernier, la construction d'une nouvelle unité de séparation des gaz de l'air (une capacité de production de 1.100 tonnes d'oxygène par jour, 130 millions d'euros investis, mise en service au quatrième trimestre 2009). Arcelor-Mittal a en effet renouvelé à Air Liquide le marché de la fourniture de la totalité de ses besoins en oxygène, azote, argon et air comprimé pour ses sites de Dunkerque et de Mardyck. Sur ces derniers, Arcelor-Mittal emploie 4.200 salariés. Depuis 2006, Arcelor-Mittal a recruté 330 personnes en CDI. " Nous n'avons pas de difficulté à recruter. Le nom d'Arcelor accolé à celui de Mittal demeure très attractif ", sourit Jean Jouet.Ascometal resteEn septembre, la rumeur affirmait que le groupe Ascometal (4 sites en France, 2.800 salariés) allaitse restructurer et fermer un ou plusieurs sites. Le scénario catastrophe évoqué par la CGT ne s'est pas produit. L'usinedes Dunes à Leffrinckoucke(800 salariés) ne fermera pas. Seul le site de Cheylas (Grenoble) disparaîtra. À Dunkerque, Ascometal, qui produit des aciers longs spéciaux pour l'automobile et l'industrie pétrolière, avait fortement investi. Le groupe, filiale de l'italien Lucchini, lui-même contrôlé par le sidérurgiste russe Severstal, a rénové son four électrique à haute puissance (UHP) et d'autres équipements, afin de produiredes aciers haut de gamme. L'usine, qui a investi 20 millions d'euros, atteint aujourd'hui une production de plus de 41.000 tonnes d'acier (38.000 tonnes en 2005) et vise les 50.000 tonnes. Ascometal Dunkerque exporte plus de 50 % de sa productionet demeure le premier fournisseur de Valdunes (lire page 20).
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