La facture du surbooking s'alourdit

Si les passagers ont le sourire, les compagnies aériennes européennes font la grimace. Elles craignent une forte augmentation de leurs coûts avec l'entrée en vigueur le 17 février prochain du nouveau règlement européen qui renforce les droits des passagers victimes de refus d'embarquement (pour cause de surréservation), d'annulations de vols et de retards importants.Recours au volontariat. Il est vrai que le nouveau cadre réglementaire durcit assez considérablement les compensations qui seront accordées aux passagers. Globalement, les indemnisations en cas de refus d'embarquement sont pratiquement doublées. Et elles sont étendues aux annulations de vols décidées dans les quinze jours avant le départ. Dans les deux cas, ces indemnisations atteindront désormais 250 euros pour les vols inférieurs à 1.500 kilomètres, 400 euros pour les vols compris entre 1.500 et 3.500 kilomètres. Et elles culmineront à 600 euros pour les vols dont la distance est supérieure à 3.500 kilomètres.Reste qu'avant d'en arriver à ce stade, Bruxelles veut que les compagnies recourent au volontariat lorsqu'elles refusent l'embarquement, au travers d'un accord à l'amiable censé être encore plus avantageux pour le passager. Ce type de mesure est très en vogue aux Etats-Unis et plusieurs compagnies européennes la pratiquent déjà. En cas de refus d'embarquement ou d'annulation, le passager peut en effet demander le remboursement de son voyage et un acheminement gratuit sur son lieu d'origine. Ce qui engendre des coûts élevés si l'incident a lieu lors d'une correspondance éloignée du lieu du départ.Sur le fond, l'Association des compagnies européennes (AEA) ne s'inquiète pas outre mesure : "Ces nouvelles mesures vont augmenter nos coûts mais nous pouvons les éviter avec une meilleure gestion de nos vols", considère Sefik Yuksel, directeur commercial de l'AEA. Il estime en revanche que les coûts les plus importants proviendront de l'assistance aux passagers en cas de retard, même si aucune indemnisation n'est prévue. Entre deux heures et quatre heures de retard selon la distance du vol, les compagnies doivent prendre en charge les repas ou les nuits d'hôtels. Au-delà de cinq heures, elles doivent proposer le remboursement du billet, voire un acheminement gratuit vers le point de départ. "Mais le règlement ne prévoit pas de causes extraordinaires qui ne sont pas de notre ressort comme les problèmes météorologiques ou de grève des contrôleurs aériens [...] ce qui est contraire aux conventions de Varsovie et de Montréal", ajoute Sefik Yuksel.Fabrice Gliszczynsk
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.