Le Conseil de la concurrence a reçu hier une demande de saisine de la part d'un casino indépendant qui dénonce l'abus de position dominante des deux majors français du secteur : Partouche et Lucien Barrière (le nouvel ensemble constitué par le rapprochement des casinos des groupes Barrière et Accor). L'autorité a plusieurs semaines pour déclarer recevable ou non cette demande.Dans ce cas précis, la Société du Casino du Lac de Magdeleine, choisie par la ville de Gujan Mestras (Gironde) pour exploiter son nouveau casino, s'insurge contre l'interdiction d'exploiter cette activité qui vient de lui être adressée par le ministère de la Justice, autorité de tutelle des casinos. La Commission supérieure des jeux a cette fois motivé sa décision par la "situation de l'offre locale de jeux résultat de la présence de deux casinos implantés autour du bassin d'Arcachon [du groupe Partouche, Ndlr], à proximité de Gujan Mestras et de celle du casino de Bordeaux [du groupe Lucien Barrière, Ndlr], doté d'un important parc de machines à sous".Me Gilles-William Goldnadel, avocat à la Cour chargé de ce dossier, fait valoir que l'autorité de tutelle renforce ainsi la position dominante des acteurs déjà en place. Selon l'avocat, le marché des jeux de la zone concernée est contrôlé à 90,80 % par les deux principaux acteurs du secteur en France : Lucien Barrière occupe 59,7 % de ce marché et Partouche 31,1 %.L'avocat souligne que, lorsque la Commission européenne a donné son feu vert à la fusion Accor-Barrière en juin dernier, elle avait décidé de renvoyer aux autorités françaises de la Concurrence l'examen de l'impact de l'opération sur le marché des casinos présents sur la Côte d'Azur et sur la côte basco-landaise. Ces dernières ont donné leur aval à l'opération en demandant seulement à Barrière de céder un casino dans le sud-ouest et un autre de le sud-est de la France. Cette opération est en cours mais n'a pas aboutie.Héléna Dupuy

latribune.fr

26 Sept 2008, 3:33

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