PAI Partners opère le lifting de la Saur

L'acquisition de la Saur a été bouclée mi-février. Mais PAI Partners, son nouveau propriétaire, se met déjà au travail pour rendre la société de distribution d'eau plus attrayante aux yeux de futurs acquéreurs, conformément aux objectifs de son métier d'investisseur. Spécialiste du LBO (leveraged buy out, acquisition par recours à l'endettement), PAI Partners a un palmarès impressionnant à son actif, avec certaines des plus grosses opérations européennes, comme United Biscuits en Grande-Bretagne, Elis, Vivarte ou Antargaz en France.Le nouvel actionnaire majoritaire (à 85 %) de l'ex-filiale de Bouygues débute sa chasse aux coûts en s'attaquant aux sièges des différentes sociétés (Saur France, Coved, Stereau) du groupe. Les fonctions supports (juridique, ressources humaines...) vont être centralisées au niveau du holding. Pour l'heure, PAI exclut toute suppression de postes. Il compte au contraire accroître la réactivité de ces services, et notamment la fréquence des reportings à l'actionnaire. En même temps, PAI va injecter de l'argent dans la société, rompant avec l'attentisme de Bouygues. Le fonds lance un programme d'investissement sur trois ans afin de développer aussi bien l'eau (83 % des 1,9 milliard d'euros d'activité en 2004) que la propreté (15 %). La distribution d'électricité, en Côte d'Ivoire, est restée dans le giron de Bouygues aux côtés de la gestion de l'eau en Afrique et en Italie (548 millions globalement en 2004).En 2004, la Saur a accru ses activités de 4,7 % (à périmètre comparable), avec un résultat d'exploitation de 91 millions (+ 3 %). Pour 2005, PAI prévoit un chiffre d'affaires stable. Mais il mise sur plusieurs facteurs de développement à terme. Il entend notamment renforcer la part de marché de la Saur en France, qui reste à la troisième place derrière ses grands concurrents Générale des Eaux (Veolia Environnement) et Lyonnaise des Eaux (Suez). Saur détient environ 15 % du marché de la distribution et 7 % de celui de l'assainissement. Cantonné historiquement dans les villes moyennes (Nîmes et ses 133.000 habitants est sa plus grosse référence), la Saur va désormais s'intéresser aux plus grandes agglomérations, notamment Paris qui doit revoir son contrat en 2009. Côté propreté, PAI Partners n'exclut pas des opérations de croissance externe.Prix payé élevé. Ce plan est plutôt bien accueilli par les 12.000 salariés du groupe. Même si l'inquiétude demeure face au prix élevé payé par PAI (1,037 milliard d'euros), qui renforce la difficulté de valoriser cet investissement. D'autant que les perspectives de hausses des taux alourdiraient le poids du financement.Dès le lendemain de la prise de contrôle de Saur, PAI Partners a resserré l'organigramme autour de l'équipe dirigeante. Hervé Le Bouc, ancien directeur général, remplace Olivier Bouygues à la tête du groupe, tandis que les trois pôles du groupe (eau, propreté et ingénierie) restent dans les mains des PDG des filiales correspondantes.Marie-Caroline Lopez
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