Le conflit se radicalise à la SNCM

Le conflit entamé mardi à la SNCM par les marins CGT, opposés au projet de privatisation de la compagnie, prend de l'ampleur. Alors que plusieurs navires étaient bloqués hier à Marseille, la CGT (majoritaire) a lancé un mot d'ordre de grève illimitée. Le mouvement a été suivi par les syndicats de personnels sédentaires (CGT, CFDT, CFE-CGC, FO) qui ont annoncé leur intention de déposer également un préavis de grève. Seul signe de détente, les salariés ont libéré dans l'après-midi le PDG, Bruno Vergobbi, retenu depuis mardi soir sur un des bateaux. Le préfet de la région, Christian Frémont, a souligné la gravité de la crise : "C'est la privatisation ou le dépôt de bilan, a-t-il insisté hier, les banques vont cesser leur soutien, la trésorerie est à zéro et les besoins de financements sont supérieurs à ceux de l'an dernier." Au passage, il a souligné que le plan alternatif du comité d'entreprise avait "été jugé non viable par le ministère des Transports". Le seul espoir résiderait dès lors dans les négociations menées avec les deux fonds candidats à la reprise, Caravelle et Butler Capital Partners, qui devraient déboucher très bientôt. Reste que les salariés redoutent un plan social, qui toucherait 600 à 800 salariés sur 2.400.Passagers parqués. Pour l'instant, la situation s'aggrave sur place. Les 1.200 passagers pour l'Algérie qui devaient embarquer sur un des navires bloqués, le Méditerranée, ont été parqués depuis mardi matin sur les quais. Des voyageurs pressés d'arriver en Algérie où une nouvelle loi interdit l'importation de voitures de plus de six ans après le 26 septembre. Devant l'extrême tension, le préfet a suggéré à l'État algérien de repousser la date butoir et a obtenu qu'Alger envoie des navires sur Toulon, pour prendre les passagers en charge. Christian Frémont a aussi demandé de dérouter les bâtiments de la CMN et de la SNCM sur Toulon pour éviter qu'ils ne soient à leur tour bloqués à Marseille. Il a enfin proposé une réunion ce matin en préfecture avec les syndicats et les représentants du ministère. Bruno Vergobbi, tout juste libéré, voulait hier rester optimiste : "Je suis intimement persuadé qu'il y a une possibilité de sauver l'entreprise", a-t-il assuré.Gérard Tur, à Marseille
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