Les rumeurs marient Kingfisher tantôt à Home Depot, tantôt à Lowe's. "Nous entretenons des relations régulières et amicales [avec ces deux concurrents américains], rien de plus", s'est agacé hier Gerry Murphy, directeur général du distributeur britannique de bricolage, lors de la présentation des résultats annuels. Lesquels témoignent de la vulnérabilité de Kingfisher. Le bénéfice net a été divisé par trois sur l'exercice 2005-2006 (clos le 28 janvier), à 139,5 millions de livres sterling (201 millions d'euros).En cause : la morosité de la consommation et du marché de l'immobilier au Royaume-Uni, où le groupe a réalisé l'an dernier la moitié de ses 8 milliards de chiffre d'affaires. Avec un recul de 4 %, le marché du bricolage outre-Manche a connu sa pire année depuis dix ans, affirme Kingfisher. Dont la chaîne britannique B&Q a vu son bénéfice opérationnel fondre de 52 %, à 208,5 millions de livres.Non seulement les baisses de prix ne font pas revenir les clients, mais B&Q a supporté 146,6 millions de livres de charges exceptionnelles, liées à la fermeture de vingt-deux magasins et autres mesures de restructuration.Ailleurs, l'herbe est plus verte. En France, notamment : propriétaire des enseignes Castorama et Brico Dépôt, Kingfisher a dégagé un bénéfice opérationnel en hausse de 8,8 %, à 230 millions de livres. En Asie, l'activité du groupe - qui parie beaucoup sur les pays émergents - s'est envolée de 50 %. Mais la filiale asiatique a accusé une perte de 3 millions de livres, en raison des coûts d'ouverture de magasins en Chine et en Corée du Sud.Outre les mauvais résultats, un autre élément confère plus que jamais à Kingfisher le statut de proie. Le groupe estime son patrimoine immobilier à 3 milliards de livres. De quoi susciter les convoitises de fonds de capital-investissement, qui financent leurs acquisitions par endettement. Le patrimoine immobilier ferait office de garantie auprès des banques.C. L.

latribune.fr

26 Sept 2008, 3:34

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