Malgré un nombre record de transactions le 1er juillet - le Groupement des Cartes Bancaires en a enregistré quelque 40 millions, soit 1.430 par seconde au cours de ce seul samedi -, le bilan chiffré des douze premiers jours des soldes (28 juin pour le premier jour à Paris) de l'été 2006 est peu enthousiasmant. " Ils ont démarré gentiment, sans excès ", déplore Lucien Odier, président du Conseil national des succursalistes de l'habillement (CNSH), qui coiffe les chaînes comme Benetton, Kiabi, La Halle aux Vêtements. " Effectivement, ce n'est pas ce qu'on appelle un démarrage en trombe ", confirme-t-on chez Procos, organisme de conseil auprès des enseignes du commerce spécialisé.Toutes les conditions sont toutefois réunies pour que le grand déstockage estival des magasins d'habillement se déroule au mieux. Il fait beau et chaud. Et, après trois mois moroses de ventes de textile et d'habillement (- 2,7 % en mars, - 4,1 % en avril et un petit 0,7 % en mai, selon les chiffres de l'Institut français de la mode), les magasins sont bien achalandés. " C'est assez étrange. Malgré une météo excellente, cela n'est pas la folie habituelle ", indique-t-on chez C&A. L'enseigne germano-néerlandaise se dit malgré tout " satisfaite " de son activité. Une opinion partagée. " Nos chiffres ne sont pas mauvais. Mais ce n'est pas extraordinaire ", indique ainsi une enseigne de prêt-à-porter féminin.Magasins climatisés privilégiés. Il semble toutefois que les températures caniculaires de ces derniers jours aient favorisé la vente de vêtements de plein été. " Les volumes de ventes de petites pièces ont été énormes (tops, débardeurs, mini-shorts, etc.) ", précise Lucien Odier. Mais, manifestement, ces ventes d'articles à prix cassés fort bas n'ont pas été suffisamment fortes pour entraîner des hausses de chiffre d'affaires. La météo aurait aussi poussé les consommateurs à se réfugier dans les magasins climatisés et a forti-ori dans les centres commerciaux à l'abri des variations de température été comme hiver. " Les soldes s'y sont mieux déroulés ", avance Lucien Odier.Le Conseil national des centres commerciaux (CNCC)qui fédère propriétaires et gestionnaires de galeries marchandes est lui plus circonspect. " Les samedis, les matchs de la Coupe du monde de football ont poussé les consommateurs à rentrer chez eux plus tôt pour regarder la télévision ", rapporte Jean-Michel Silberstein, délégué général du CNCC. Cette modification de la fréquentation des centres commerciaux n'aura pas été sans impact sur l'activité. " Les gens sont restés rivés devant leur petit écran ", regrette Charles Melcer, président de la Fédération nationale de l'habillement. Mais, malgré cet événement télévisuel fort masculin, la mode masculine semble présenter un bilan légèrement supérieur à celui du prêt-à-porter féminin et de la mode enfantine.

latribune.fr

26 Sept 2008, 3:36

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