En perte, la Camif va élargir son tour de table

Internet est une arme à double tranchant pour les entreprises de vente à distance. En perte depuis plusieurs exercices, Camif le constate. Certes, le Web réduit ses coûts d'exploitation. " Un e-mailing ne coûte que 4 centimes d'euro, contre 40 centimes pour un mailing adressé par la poste ", chiffre Philippe Lhermitte, directeur général du groupe Camif. Mais, parallèlement, le Web a atomisé le marché, en brisant la domination de La Redoute, les 3 Suisses et Camif pour faire émerger une flopée de nouveaux acteurs, petits et gros (Darty, Mistergooddeal, etc.). " C'est une nouvelle concurrence en fait ", estime Philippe Lhermitte.Toutefois, après avoir bouclé la suppression de 190 emplois ou près de 10 % des effectifs, le distributeur mise précisément sur Internet pour réduire fortement ses coûts et diviser ses pertes d'exploitation par trois cette année. " Avant un retour aux profits en 2007 ", indique Philippe Lhermitte. Le groupe dont le chiffre d'affaires s'est établi à 679 millions en 2005 a vu ses pertes d'exploitation s'aggraver à 18,5 millions l'année dernière, contre 15,5 millions en 2004.Semestre très perturbé. Une détérioration que le groupe de Niort impute à Camif Catalogues dont le chiffre d'affaires a fondu de 4,8 % en 2005, à 440 millions d'euros. " Le second semestre 2005 a été très perturbé ", analyse Philippe Lhermitte. Et, malgré un emballement des ventes sur le Net lors des six premiers mois de 2006 (39,5 % du chiffre d'affaires total réalisé désormais en ligne), ce dernier prévoit des ventes stables cette année. Sans recruter une nouvelle clientèle, faute de moyens. La Camif, réaffirme-t-il, restera sur " le marché de la maison et des loisirs ", secteur jugé moins bagarré que celui du prêt-à-porter que se disputent La Redoute et les 3 Suisses. Sur cette stratégie conservatrice, le directeur général de Camif s'emploie à rallier de nouveaux partenaires financiers. Après l'entrée des 3 Suisses au capital de Camif Catalogues à hauteur de 10,8 %, le groupe cherche à se " recapitaliser ". À l'instar de l'opération réalisée au profit de la Maif en 2004, l'émission de titres participatifs est l'un des scénarios étudiés. Mais, tempère Philippe Lhermitte, la situation financière n'exige pas de trouver une solution de " manière urgente ".
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