Patrick Kron : " Nos intentions sur Areva demeurent "

Êtes-vous toujours intéressé par une fusion entre Alstom et Areva ?Nos intentions n'ont pas changé. Un rapprochement entre Alstom et Areva a un sens industriel indéniable. Nous n'y voyons aucune synergie négative mais au contraire de très nombreuses synergies positives. Ce projet ambitieux, d'une importance majeure pour l'industrie nationale, créerait le numéro un mondial des équipements pour l'électricité et le transport ferroviaire. Ce nouvel ensemble permettrait de pallier le déficit de taille dont souffre chacune des deux entreprises par rapport à leurs principaux concurrents. Alstom, avec plus de 15 milliards d'euros de chiffre d'affaires, dont les deux tiers dans la génération d'électricité, et Areva (12 milliards de chiffre d'affaires dont 7,5 dans le nucléaire) restent petits face aux géants que sont General Electric, Siemens ou Toshiba. Une fusion entre Alstom et Areva permettrait d'offrir aux électriciens internationaux la gamme complète des technologies pour exploiter des sources d'énergie diversifiées. En matière nucléaire, le nouvel ensemble pourrait continuer à proposer séparément réacteurs et turbines mais, pour les pays qui souhaitent s'équiper pour la première fois, une offre intégrée répondrait mieux à leurs besoins. Alstom et Areva ont construit ensemble plus de 20 % des centrales nucléaires dans le monde et avec EDF l'intégralité du parc français, référence mondiale dans le nucléaire. Ce serait dommage d'avancer en ordre dispersé. Alstom apporterait à Areva son réseau commercial international puisque, présents dans plus de 70 pays, nous avons construit 25 % de la capacité électrique mondiale.Quel rôle conserverait l'État sur les activités sensibles du cycle nucléaire dans un tel scénario ?Areva ne doit pas être démantelée. L'État pourrait fixer la participation qu'il souhaite garder et mettre en place des mécanismes appropriés pour conserver un contrôle stratégique des activités autour du cycle du combustible, comme par exemple un système d'actions préférentielles. Mais il faut conserver une unicité de la direction sur l'ensemble fusionné.Comment le gouvernement pourrait prendre une telle décision sans avoir l'air de faire un cadeau à Martin Bouygues, actionnaire d'Alstom à 30 % ?Il ne s'agit pas de faire de cadeaux ni aux actionnaires d'Alstom ni à ceux d'Areva. Il s'agit, par la fusion, de créer un champion mondial. Une telle fusion pose la question des valorisations, dans ce cas comme dans tous les autres cas de fusion. Si le gouvernement estime qu'un tel rapprochement est la meilleure option pour Areva, les règles élémentaires de gouvernance imposeront une démarche irréprochable et transparente. Dans l'hypothèse d'une mise sur le marché, nous ne serons pas intéressés ; dans ce cas, Alstom poursuivra sa stratégie actuelle de croissance.
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