Endesa entre dans la bataille

Que l'espagnol Endesa s'intéresse à Edison au point de présenter une offre sur les parts détenues par EDF dans la maison mère du groupe italien ne constitue pas une surprise. On rappelait hier à Madrid qu'une telle initiative s'inscrit par- faitement dans la stratégie du géant espagnol de l'électri- cité (17,642 milliards d'euros de chiffre d'affaires pour 1,379 milliard de bénéfice net en 2004).Prise de positions. Le plan stratégique 2005-2009 présenté en novembre aux analystes mentionne en effet parmi ses grandes priorités l'Arc méditerranéen. C'est-à-dire la France, l'Italie, le Portugal et le Maroc. Pour s'y implanter en force, Endesa projette d'investir durant ces cinq années 1,8 milliard d'euros. Il dispose à cet effet d'une certaine marge de manoeuvre. Depuis fin 2001 il a réduit sa dette de 34 % pour la porter à 16,5 milliards d'euros fin 2004. Cet axe méditerranéen lui permettrait au passage de redéployer géographiquement ses risques. En effet, l'Europe (hors Espagne-Portugal) n'a contribué qu'à 10,5 % du bénéfice net de la compagnie en 2004 face aux 19,6 % apportés par l'Amérique latine.Cette priorité s'est déjà reflétée dans les initiatives prises par Endesa l'année dernière. En septembre, le groupe a acquis, pour 121 millions d'euros, 35 % dans la Snet, troisième producteur d'électricité en France, y portant sa part à 65 %. Il se positionne ainsi en nouveau rival d'EDF. En Italie, trois mois plus tôt, la compagnie espagnole avait racheté à la banque Santander Central Hispano, pour 817 millions d'euros, 34,3 % supplémentaires de l'ancienne Elettrogen, rebaptisée Endesa Italia. Elle avait ensuite cédé à son associé italien ASM Brescia 5,33 % des parts, pour détenir finalement 80 % de sa filiale. La présence des Espagnols au sein d'Elettrogen date de 2001, lorsqu'ils avaient racheté une partie des actifs mis en vente par Enel.Endesa Italia contrôle au- jourd'hui 7 % du marché électrique italien, avec un volume de quelque 6.000 mégawatts (MW). En novembre, son président Jesús Olmos avait assuré qu'il voulait porter ce chiffre à 9.000 MW d'ici à 2009, ce qui permettrait à la compagnie d'atteindre une part de marché d'environ 10 %. Les actifs d'Edison pourraient àet égard constituer un apport décisif.Th. M., à Madrid
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