Catastrophes naturelles : plus fréquentes et plus intenses

Le tremblement de terre qui a frappé, une nouvelle fois, la région de Sumatra, tend à démontrer que la fréquence, l'intensité et, par là même, le coût humain et financier des catastrophes naturelles s'accroissent de manière structurelle. C'est ce que constatent les réassureurs Swiss Re et Munich Re, qui chaque année livrent des statistiques financières macabres sur tsunamis, inondations et autres plaies de la nature.L'an passé, la facture avait déjà atteint un niveau record. Le tsunami du 26 décembre dans l'océan Indien, mais aussi 13 ouragans aux Etats-Unis et 10 typhons au Japon ont marqué l'année 2004. Le bilan humain a été très lourd, puisque plus de 300.000 personnes ont trouvé la mort dans ces événements climatiques hors du commun. A ce décompte funèbre s'ajoutent des pertes matérielles et économiques historiquement élevées. Selon l'étude annuelle du réassureur Swiss Re, les catastrophes naturelles ont en effet coûté 120 milliards de dollars en 2004, soit un montant deux fois supérieur à celui de l'année précédente, pourtant déjà considérée comme une année noire. Dans ce total, la part prise en charge par les compagnies d'assurances a également explosé. Les assureurs ont en effet versé quelque 46 milliards de dollars au titre des catastrophes naturelles en 2004, un montant colossal par rapport au coût moyen annuel de 23 milliards de dollars entre 1987 et 2003, indique Swiss Re. Dans ce total, le coût des dommages lié au tsunami meurtrier de décembre dernier s'élèverait à quelque 5 milliards de dollars."Le réchauffement de la planète entraîne non seulement une augmentation de la fréquence et de l'intensité de ces événements climatiques extraordinaires, mais crée aussi de nouveaux types de risques climatiques et des risques de pertes plus importants", indique pour sa part Munich Re dans son étude annuelle. Le réassureur allemand mentionne par exemple l'apparition, pour la première fois depuis qu'il existe des statistiques sur cette région, d'un ouragan sur les côtes brésiliennes l'an passé, ou encore l'intensification de l'ouragan Alex à mesure qu'il s'éloignait des Tropiques, un phénomène inverse à celui qui est ordinairement observé. Face à cette instabilité climatique qui tend à être chronique, les assureurs ne veulent pas complètement bouleverser leur méthode de suivi des risques, mais c'est tout le secteur qui est amené à adapter la maîtrise et la modélisation de ses risques, ainsi que sa politique de souscription.Anne-Sylvaine Chassany
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