Le goût du contact

On lui avait longtemps fait miroiter la présidence du groupe s'il réussissait à remettre Chrysler sur les rails. C'est désormais chose faite. Il a réussi son pari. Alors que Mercedes-Benz est devenu la division à problèmes, le groupe américain s'en tire nettement mieux que ses concurrents GM et Ford, même si les résultats des six premiers mois sont légèrement en deçà du niveau de ceux de l'an passé. Le défi pourtant n'était pas évident.Sa nomination outre-Atlantique n'avait d'ailleurs pas été accueillie avec enthousiasme. L'image du groupe y était catastrophique. Dès le départ, l'Allemand, né à Istanbul en 1953, a su trouver le ton. Ouvert, jovial, décontracté, facile d'accès, le violoniste a appris dans sa jeunesse au sein de l'orchestre de son lycée le pouvoir du travail en équipe. Ses collaborateurs apprécient la marge de manoeuvre qu'il leur laisse. En cherchant le contact direct, en prenant régulièrement ses repas à la cantine des salariés ou en rencontrant les concessionnaires, il obtient rapidement la confiance de ses nouveaux partenaires américains. La presse américaine vante sa simplicité et son action dans une ribambelle d'associations culturelles ou caritatives. En 2002, il est même élu citoyen du Michigan de l'année par un quotidien local. Il y aura pourtant supprimé 26.000 emplois, fermé six usines et forcé les fournisseurs à baisser leurs prix.Entrée par la grande porte. Avant Chrysler, l'ingénieur avait déjà fait ses preuves à la tête de la division Véhicules industriels de Daimler-Benz. L'homme à la moustache de phoque, comme le surnomment les journaux américains, a même quasiment tout fait chez Mercedes. Du développement des produits, au marketing et à la distribution, du camion aux voitures, du Brésil et de l'Argentine aux Etats-Unis. C'est sous sa responsabilité aussi que sera développée la petite Mercedes Classe A.Cinq ans après avoir quitté l'Allemagne, Dieter Zetsche revient donc par la grande porte. Dès le 1er janvier prochain, il tiendra les rênes du plus gros groupe industriel allemand et européen. La tâche n'est guère aisée. Les experts ne tablent pas sur un changement radical de stratégie. Son style de direction, toutefois, devrait radicalement trancher sur l'autoritarisme de son prédécesseur. Il devrait aussi promouvoir la coopération entre Mercedes et Chrysler, un sujet longtemps resté tabou.B. de P., à Munich
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