Washington attend son heure pour négocier son propre système

Le gouvernement américain suit avec beaucoup d'intérêt les discussions entamées hier par Bruxelles et Pékin. Car, depuis qu'un premier accord sino-européen sur le textile et l'habillement a été signé le 10 juin dernier, Washington négocie son propre système de quotas à long terme. Après une réunion infructueuse à San Francisco à la mi-août, les émissaires des deux gouvernements se sont engagés à se retrouver mardi et mercredi à Pékin pour dépasser ce que le ministère du Commerce chinois qualifie "d'importantes divergences".Si aucun accord n'est conclu d'ici au 31 août, l'administration Bush a prévenu qu'elle élargirait les mesures de sauvegarde dressées en mai dernier - en vertu des quotas autorisés par l'Organisation mondiale du commerce (OMC) pour protéger les industries nationales - à d'autres produits textiles chinois. Une décision qui serait du plus mauvais effet juste avant la première visite officielle aux Etats-Unis de Hu Jintao, en qualité de chef de l'Etat chinois, qui démarrera le 7 septembre à Washington."Déferlante." Alors que le lobby des détaillants milite pour un accord peu contraignant pour leur activité, rappelant à l'administration que la baisse des prix soutient la consommation des ménages et modère les risques inflationnistes, industriels et syndicats engagent Washington à la plus grande fermeté. Car, selon le Bureau fédéral du textile et de la confection (Otexa), les importations chinoises de vêtements et d'autres produits textiles ont bondi de 58 % au premier semestre, à 12,4 milliards de dollars.De son côté, le département du Commerce estime que, en juin, la Chine assurait à elle seule 32 % des importations de produits textiles et de vêtements vers les Etats-Unis, "la plus large part de marché jamais détenue dans l'histoire moderne" du pays, dénonce la Coalition pour le commerce des produits industriels américains (Amtac)."Les statistiques publiées par le gouvernement démontrent que la déferlante d'importations chinoises, destructrice d'emplois, continue à progresser", déplore Auggie Tantillo, directeur exécutif de la Coalition. Rappelant que l'industrie américaine du textile et de l'habillement a perdu 390.000 emplois, soit 37 % de ses effectifs depuis janvier 2001, celle-ci engage l'administration à imposer à Pékin une progression annuelle maximale de 7,5 % de ses exportations jusqu'à la fin 2008, un niveau équivalant aux clauses de sauvegarde autorisées par l'OMC, avancées unilatéralement par Washington en mai.Eric Chalmet
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