L'Espagne voit naître un des leaders mondiaux

L'acquisition d'Endesa par Gaz Natural ne réduira nullement la concurrence, mais profitera à la fois aux actionnaires des deux compagnies et aux consommateurs, qui auront désormais accès à une entreprise et plus efficace qui transférera ces avantages aux usagers. Tel est le message que les deux principaux responsables du premier gazier espagnol Gas Natural, son président Salvador Gabarró et son administrateur délégué Rafael Villaseca, ont répété hier en présentant à Barcelone l'offre publique d'achat (OPA) hostile qu'ils ont lancée sur le leader de l'électricité Endesa.A l'issue de cette opération pour laquelle Gas Natural met sur la table 22,549 milliards d'euros (21,3 euros par action), dont 34,5 % en cash, la nouvelle entité se hissera parmi les leaders mondiaux de l'énergie, avec un chiffre d'affaires de 24,5 milliards d'euros, 31 millions de clients dans 11 pays, et 34.600 salariés. Le conseil d'administration d'Endesa, réuni hier, a assuré qu'une telle opération "est difficilement compatible avec la législation et les règles de la concurrence". Ce qui pourrait supposer "des préjudices substantiels pour les actionnaires d'Endesa".Accord avec Iberdrola. Alors que l'OPA ne sera lancée que dans plusieurs mois, une fois obtenus les feux verts de l'organisme régulateur et des autorités de la concurrence, Salvador Gabarró et Rafael Villaseca ont d'abord cherché à rassurer en Espagne. Selon eux, l'union des deux groupes ne se traduira pas par le renforcement de positions dominantes en Espagne. Leader en électricité, Endesa n'y contrôle en effet que 5 % de la distribution de gaz, tandis que Gas Natural, numéro un du gaz, ne détient que 5 % de la distribution d'électricité. C'est d'ailleurs cette complémentarité qui permet aux deux hommes d'augurer de fortes synergies, évaluées à 350 millions d'euros à partir de 2008. Elles contribueront à alimenter le plan d'investissement de la nouvelle entité, soit 17 milliards d'euros entre 2006 et 2009. Ces sommes seront notamment destinées à poursuivre les ambitions du nouveau groupe dans le gaz et l'électricité en Amérique latine et en Europe.Les responsables de Gas Natural estiment que l'intégration des activités liées d'une part au gaz, d'autre part à l'électricité, répond à la logique économique en Espagne même, comme l'illustre le développement de centrales de cycle combiné, qui fabriquent l'électricité en utilisant le gaz comme matière première. Sur cette technologie, Gas Natural dispose d'une puissance installée de 1.600 mégawatts, un chiffre que l'opération annoncée lundi devrait permettre de porter à 8.400 MW à la fin de 2009, équilibrant ainsi le mix de production de la future entité, ce qui devrait favoriser Endesa, toujours très dépendant du charbon. Pour achever de démontrer que l'OPA n'affectera pas la concurrence, les responsables de Gas Natural ont souligné qu'ils étaient parvenus à un accord avec la grande rivale d'Endesa, Iberdrola, par lequel cette dernière va acquérir les actifs que mettra en vente la future entité afin d'obtenir le feu vert des autorités de la concurrence. Des actifs d'un montant total pouvant atteindre 9 milliards d'euros, et incluant notamment la participation de 65 % détenue par Endesa au sein de la Snet française.Thierry Maliniak, à Madrid
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