"Être au niveau des meilleurs en 2010"

La Deutsche Post voit se développer la concurrence sur ses terres et, parallèlement, se prépare à une grosse acquisition outre-Manche. Est-ce le big-bang postal en Europe qui se prépare ?- C'est plutôt une étape supplémentaire. La libéralisation du marché va se poursuivre avec, le 1er janvier prochain, l'ouverture à la concurrence pour les courriers de plus de 50 grammes.La Poste française n'est-elle pas en retard face à cette évolution ?- D'autres Postes comme en Allemagne ou aux Pays-Bas avec TNT ont en effet démarré plus tôt. Nous accusions un certain retard mais nous nous employons d'arrache-pied à le combler en modernisant notre appareil de production, en dynamisant les bureaux de poste en France, en poursuivant la construction de notre réseau international dans le domaine du colis postal, ou en développant la banque postale. Nous voulons être au niveau des meilleurs en 2010.En ouvrant votre important réseau à d'autres activités de distribution, ne tentez-vous pas de faire une force d'une faiblesse ?- Le réseau est un actif essentiel de La Poste. Voilà pourquoi nous avons cherché à le développer plutôt qu'à le réduire. C'est un atout important pour nos différents métiers.Etes-vous armés face à l'essor attendu de la concurrence ?- La Poste connaît déjà une concurrence totale sur ses activités de colis et d'express ainsi que dans les services financiers. Au total, 60 % de notre chiffre d'affaires se situe aujourd'hui dans le secteur concurrentiel. Mais nous devons nous moderniser en profondeur pour être prêts le jour où ce mouvement s'amplifiera. Certes, on se s'improvise pas du jour au lendemain opérateur postal compte tenu des investissements et du savoir- faire que cela nécessite. Mais une société comme Adrexo en France nous concurrence déjà et affiche son intention de se développer activement.Les opérateurs privés ne risquent-ils pas de se positionner sur les segments les plus rentables et de vous laisser les activités déficitaires comme la délivrance des lettres aux particuliers dans des endroits isolés ?- C'est effectivement un risque. Bien entendu, nous continuerons d'accomplir nos missions de service universel. A nous de garder nos grands clients par notre dynamisme et notre performance.En Europe, certains pays ont préparé plus que d'autres leurs opérateurs postaux à la concurrence...- C'est en effet visible dans les différentes stratégies de développement. Deutsche Post avec le projet Exel ou TNT aux Pays-Bas affichent clairement leur volonté de se développer dans la logistique lourde, un secteur très concurrentiel que La Poste n'a pas voulu investir. En revanche, au travers d'acquisitions, y compris hors de nos frontières comme DPD, nous avons créé le troisième opérateur express en Europe.Dans le domaine de la qualité, n'êtes- vous pas en retard sur vos voisins ?- Certes. Mais, grâce au lancement en 2003 du plan Cap Qualité Courrier, nous avons fait croître de dix points la part distribuée en J+1, de 70 à 80 % du total. Nous allons poursuivre cet effort pour atteindre en 2007 le chiffre de 85 %.Propos recueillis par H. Di. et O. P.
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