Six projets d'avenir... sans ruptures technologiques

QuaeroChef de file : ThomsonDomaine : InternetBudget : 250 millions d'euros, dont 90 millions apportés par l'AII.Installé lors d'un conseil des ministres franco-allemand, en avril 2005, Quaero (du latin : Je cherche) a été surnommé "l'Airbus de l'Internet". Objectif : contrer l'hégémonie de Google ou Yahoo sur la recherche Internet. Mais, à la différence de la star des moteurs de recherche, Quaero ne sera pas une destination Internet proprement dite. Il n'était pas raisonnable d'espérer concurrencer frontalement Google en partant avec huit ans de retard. Il s'agira plutôt d'une gamme de "briques technologiques" : notamment des outils de recherche multimédias avancés (podcast, vidéos, etc.) pour le grand public, et des solutions professionnelles pour gérer des contenus multimédias (archives audiovisuelles, bibliothèques en ligne, etc.). Piloté par le français Thomson et l'allemand Arvato (Bertelsmann), Quaero associe industriels (France Télécom et Jouve), PME innovantes (Exalead, Berftin, Vecsys, Synapse, LTU...) et instituts de recherche (CNRS, Inria, Ircam...). BioHubChef de file : Roquette FrèresDomaine : valorisation de la biomasseBudget : 98 millions d'euros, dont 43 millions par l'AII.Avec la flambée du pétrole, la valorisation de la biomasse comme produit de substitution aux hydrocarbures a le vent en poupe. Mais il n'y a pas que les biocarburants où un effort s'impose. Avec le projet BioHub, le groupe familial Roquette Frères, qui s'est fait un nom dans la production d'amidon, ambitionne de produire des dérivés chimiques à partir de céréales : solvants, plastifiants, plastiques biodégradables, emballages alimentaires à base de polymères, etc. Autant de produits de tous les jours jusque-là fabriqués à partir de produits pétroliers. Le programme BioHub prévoit la mise en service d'une bioraffinerie capable de transformer 1,3 million de tonnes de céréales par an en bioplastiques divers et variés. Le projet, qui fait appel à la recherche publique (CNRS, Insa), est aussi soutenu par des chimistes (Arkema, DSM, Cognis) et des industriels utilisateurs (Vinci, Tergal Fibres, Sidel).TVMSLChef de file : AlcatelDomaine : télévision mobileBudget : 98 millions d'euros, dont 38 millions par l'AII.TVMSL pour "télévision mobile sans limite" surfe sur la "hype" technologique du moment, la convergence du téléphone et du petit écran. Le consortium piloté par Alcatel associe d'autres grands noms comme Sagem, Alenia ou Philips et des PME innovantes (Dibcom, TeamCast, Udcast). Objectif : promouvoir un nouveau standard européen de télévision mobile satellitaire et terrestre qui permettra de recevoir, dans un premier temps, une dizaine de chaînes sur son téléphone portable. Les promoteurs du projet estiment ce marché à 10 milliards d'euros dès 2010.HomesChef de file : Schneider ElectricDomaine : habitat durableBudget : 88 millions d'euros, dont 39 millions par l'AII.Améliorer l'efficacité énergétique des bâtiments d'au moins 20 % : c'est l'ambition du projet Homes, pour "habitat et bâtiment optimisés pour la maîtrise de l'énergie et les services". Chauffage, climatisation, éclairage, fermetures, sécurité. L'objectif est d'utiliser chaque kilowatt de manière optimale grâce à des capteurs répartis dans toute la maison. Il sera ainsi possible de contrôler l'usage de l'électricité en fonction de l'occupation ou de l'usage de chaque pièce. Outre Schneider, le projet associe EDF, Somfy, Philips ou encore STMicroelectronics d'ici à quatre ans.NeoValChef de file : SiemensDomaine : transport automatiséBudget : 62 millions d'euros, dont 26 millions par l'AII.On attendait le TGV du futur d'Alstom (baptisé AGV). Mais c'est le concurrent allemand Siemens qui va recevoir un coup de pouce de l'AII pour son projet de "nouvelle génération de métro automatique sur pneu". Siemens, associé à la société alsacienne Lohr Industrie, promet une foule d'innovations : guidage par rail central, récupération d'énergie au freinage, automatisation de la gestion du trafic... Mais c'est surtout "la création ou le maintien en France de 500 emplois très qualifiés" chez Lohr, qui semble avoir emporté l'adhésion de l'AII.Voiture Hybride DieselChef de file : PSA Peugeot-CitroënDomaine : voiture hybrideBudget : non communiqué.La voiture hybride diesel (VHD) de PSA Peugeot-Citroën s'est invitée en dernière minute. Sous la pression des pouvoirs publics, le constructeur français s'est résolu à lancer un équivalent diesel à la fameuse Toyota Prius à l'horizon de 2010. Le financement du projet, en cours d'examen à l'AII, n'est pas encore chiffré. Mais le patron de PSA, Jean-Martin Folz, espère une enveloppe de 100 millions d'euros. Ce ne sera pas de trop. Le constructeur a déjà mis au point un prototype Hybride HDI basé sur les Peugeot 307 et Citroën C4. Le mariage du moteur Diesel et d'une batterie haute performance permet déjà à ces démonstrateurs d'afficher des records de consommation (3,4 litres aux 100 kilomètres) et d'émissions de CO2 (90 grammes par kilomètre). Mais il faut maintenant développer un véhicule de série à un coût acceptable, sachant que le client devra "accepter un surcoût comparable à celui existant aujourd'hui entre un véhicule essence et un véhicule diesel". Soit au bas mot 1.500 euros...Jean-Christophe Féraud, avec Isabelle Repiton et Sophie Sanchez
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