Une "immense perte", tel est l'hommage unanime qu'a reçu Édouard Michelin au lendemain de l'annonce de sa brutale disparition. De Jacques Chirac en voyage au Brésil, en passant par plusieurs membres du gouvernement , à Laurence Parisot, présidente du Medef, sans oublier Carlos Ghosn, PDG de Renault ou Bridgestone, son concurrent, tous ont salué l'engagement d'Édouard Michelin, qui, tout au long de sa carrière, s'est entièrement dévoué à son entreprise.À Clermont- Ferrand, berceau familial de la manufacture depuis cinq générations, la disparition tragique d'Édouard Michelin est vécue comme un véritable séisme. Si aujourd'hui ils n'y sont plus "que" 14.000 salariés (contre 30.000 il y a quelques années), employés ou simples Clermontois s'interrogent sur l'avenir du groupe. À l'instar du maire socialiste de Clermont-Ferrand, Serge Godard : "Édouard Michelin a toujoursmontré son attachement viscéral à Clermont-Ferrand. Je veux croire que cette ligne de conduite sera suivie par ses successeurs." Pour Brice Hortefeux, ministre délégué aux Collectivités territoriales et conseiller régional, "Édouard Michelin avait contribué à ouvrir la manufacture vers plus de transparence, rompant ainsi avec la tradition familiale de la discrétion, voire du secret". En revanche, certains syndicalistes n'hésitent pas à écorner l'image du jeune capitaine d'industrie.La CGT, par exemple, qui n'a jamais entretenu de bonnes relations avec le père, François Michelin, affirme qu'Édouard "menait le même combat contre les emplois et pour les fonds de pension. Il pensait avant tout au confort des actionnaires". Plus nuancé, Hervé Carusca, représentant de Force ouvrière, ne peut s'empêcher de se projeter dans l'avenir. "Lorsque Édouard Michelin a succédé à son père, il a pris l'engagement d'un ancrage durable à Clermont-Ferrand. Il faut espérer qu'il y aura une continuité dans la succession."Geneviève Colonna d'Istria, à Clermont-Ferrand

latribune.fr

26 Sept 2008, 2:54

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