Les jackpots de Kirk Kerkorian

Des débuts de l'aviation commerciale à l'explosion de Las Vegas, il est une des légendes des affaires américaines et, à 89 ans, n'a pas l'intention de s'arrêter. Le pari que Kirk Kerkorian a tenté en prenant près de 10 % de General Motors il y a un an est le dernier d'une longue série qui a fait de ce fils d'immigré arménien la dix-neuvième fortune américaine avec 10 milliards de dollars, selon Forbes Magazine.Pilote d'avion pendant la Seconde Guerre mondiale, Kerkorian rachète en 1947 pour 60.000 dollars un avion avec lequel il transporte les riches parieurs entre Los Angeles et Las Vegas. Lorsqu'il revend la compagnie, onze ans plus tard, il empoche 107 millions de dollars. Naît alors Kerkorian-le-raideur, faiseur de deals hors du commun. L'an dernier, avant de partir à l'assaut de General Motors, il a vendu MGM à Sony pour près de 5 milliards de dollars. C'était la troisième fois qu'il vendait le studio hollywoodien depuis sa première acquisition, en 1970.S'il n'a rien d'un reclus à la Howard Hughes, Kirk Kerkorian cultive la discrétion, voire le secret. Très populaire en Arménie pour y avoir fait de très généreux dons, il ne s'y est pourtant rendu que pour une seule et courte visite. On lui connaît un goût prononcé pour le tennis, auquel il continue de jouer. S'il mène toujours ses affaires, il en a laissé la gestion quotidienne à des proches, comme Jérôme York, qui le représente au board de General Motors. Cette discrétion contraste avec le goût du clinquant dans ses investissements. Outre le cinéma, cet ancien joueur repenti fait partie des visionnaires qui ont façonné le Las Vegas moderne. Il a été le premier à croire aux gigantesques hôtels-casinos, qu'il n'a cessé de construire, de vendre ou d'acheter depuis trente-cinq ans. Son empire MGM Mirage est à la tête de 75.000 chambres sur le célèbre strip.La tentative de secouer GM n'est pas sa première aventure dans l'automobile. À la fin des années 1980, il est entré dans le capital du constructeur américain Chrysler. Ses efforts pour en prendre le contrôle ont échoué, mais lors de la fusion du troisième constructeur américain automobile avec Daimler-Benz, en 1998, la valeur de son investissement a plus que doublé. Cela ne l'a pas empêché de poursuivre la firme allemande, qu'il accuse de l'avoir trompé sur les conditions de la fusion. La justice l'a débouté en avril 2005. Preuve qu'il lui arrive aussi de perdre des paris.
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