Les patrons plutôt mécontents des réformes de Merkel

Pendant des semaines, les patrons allemands ont fait plutôt preuve de politesse. Au plus tard depuis le dernier congrès du BDI (la confédération du patronat allemand) qui s'est tenu mi-juin, ils ont clairement fait savoir qu'ils attendaient plus et plus vite, jugeant les projets de réformes bien trop timorés pour sortir l'Allemagne de ses problèmes actuels.La réforme de l'assurance-maladie, dévoilée en début de semaine, est notamment jugée par le patronat, les assurances et l'industrie pharmaceutique inadaptée, les économies insuffisantes, compte tenu de la gravité de la situation. Les experts craignent que la nouvelle hausse des cotisations ne renforce une nouvelle fois le travail au noir qui avait pu être réduit ces dernières années après l'introduction de nouvelles mesures pour les mini-jobs.Pour la baisse des cotisations chômage. " Il serait faux de laisser entendre aux caisses maladie qu'elles vont obtenir encore une nouvelle hausse des cotisations ", a indiqué hier le président du BDI, Klaus Thumann. Et de réclamer que soit rendue possible une vraie concurrence entre les caisses pour réduire les dépenses. L'association des patrons de PME de la CDU réclame que la hausse des cotisations maladie soit compensée par une nouvelle baisse des cotisations de chômage.Le projet de réforme de l'impôt sur les sociétés est à peine mieux apprécié. Les principales fédérations patronales craignent les conséquences d'un élargissement de l'assiette fiscale à d'autres composants. Les experts estiment de surcroît que les mesures profiteront essentiellement aux grosses entreprises. Selon la confédération des banques mutualistes, le projet de budget pour les années 2007 à 2010 n'est pas assez convaincant. Et de pointer du doigt les dépenses qui continueront de monter alors que les investissements, susceptibles de créer des emplois, devront rester constants. Une tendance inquiétante qui, d'après elle, risque d'empêcher l'Allemagne de récupérer la marge de manoeuvre financière indispensable pour retrouver la confiance des consommateurs et des entreprises." Il y aurait beaucoup plus à faire dans de nombreux domaines. Mais les électeurs ont souhaité une grande coalition, ce qui veut dire qu'ils ne veulent pas de réformes drastiques. C'est la démocratie. En tant que patron, nous devons l'accepter et choisir des voies qui nous permettent d'utiliser nos chances ", relativisait la semaine dernière le patron de Siemens, Klaus Kleinfeld.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.