Le New York Stock Exchange reste de marbre

Depuis qu'il a annoncé dans La Tribune (datée du 23 juin 2006) que le New York Stock Exchange (Nyse) pourrait renchérir face à Deutsche Börse, John Thain, le patron de la Bourse de New York, a adopté un profit bas. Les propos du patron de la Bourse de New York avaient, il est vrai, un peu inquiété ses actionnaires qui craignent que le Nyse ne finisse par payer trop cher son aventure européenne. Depuis, il s'est contenté de répéter que son offre sur Euronext était la meilleure et observe sans mot dire les manoeuvres politico-finançières s'organiser sur le théâtre parisien. Une attitude qui laisse un certain nombre d'observateurs perplexes. Face à une présence quasi hebdomadaire du patron de la Bourse de Francfort Reto Francionni et de ses équipes pour rencontrer sans relâche les acteurs de la place de Paris et tenter d'emporter leur adhésion autour de son projet de mariage continental, d'aucuns ne comprennent pas la moindre mobilisation du Nyse sur le terrain.En attendant, l'évocation dans la presse d'une alliance Milan-Francfort en vue d'une offre sur Euronext ne déclenche au Nyse qu'un sec " no comment ". En coulisse, on rappelle simplement que Borsa Italiana n'était de toute façon pas partie prenante du deal entre Euronext et le Nyse, au terme duquel la Bourse américaine prendrait le contrôle du réseau européen pour 9,96 milliards de dollars. Pourtant, Milan n'était pas absente de l'accord scellé début juin entre New York et Paris. Elle est même un élément essentiel de l'équilibre entre les deux continents. La répartition des sièges au conseil d'administration du futur ensemble prenait en compte l'hypothèse d'une intégration en cours de route de Milan à laquelle un siège était réservé. Le montage initial prévoit en effet sur les 20 sièges du board d'en attribuer 11 au Nyse et 9 à Euronext. Mais ce déséquilibre aurait été corrigé après l'entrée de la Bourse italienne, portant le nombre de représentants européens à 10 contre 10 Américains. Pour autant, le Nyse n'était pas engagé directement dans les négociations avec Milan. Seule Euronext était chargée de mener les discussions avec les Italiens. Pour New York, cette manière de procéder avait l'apparence de l'évidence : les liens entre Paris et Milan étaient préexistants, notamment grâce à leur plate-forme commune MTS. Il était donc logique de laisser à Jean-François Théodore la charge de convaincre Massimo Capuano de joindre l'alliance.
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