Les actionnaires devraient détenir entre 54,5 % et 39,4 % du nouveau capital

Quasiment à la toute dernière minute de la restructuration financière d'Euro Disney, Philippe Bourguignon, alors PDG, avait proposé de distribuer gratuitement un bon de souscription aux actionnaires du parc de loisirs. La décision était symbolique, mais permettait d'espérer participer à un retour à meilleure fortune. La direction d'Eurotunnel a imaginé le même principe en offrant à des actionnaires - assommés de fausses promesses - la possibilité de s'associer à un redressement de l'exploitant du tunnel sous la Manche. Ils devraient recevoir deux séries de bons de souscription exerçables en 2001 et 2003 pour remonter leur pourcentage de participation. Selon les diverses formes que prendra la restructuration financière d'Eurotunnel, leur participation devrait évoluer entre 54,5 % et 39,4 %. Aujourd'hui, avant de participer au vote de l'assemblée générale, les actionnaires vont devoir se poser plusieurs questions et tenter d'y répondre : ce plan de restructuration financière permet-il de récupérer la mise augmentée des intérêts qu'aurait rapportée la même somme sur un placement monétaire ? Peut-on récupérer plus, pour soi-même ou ses descendants ? Garanties sur la dette. Pour établir des zones de probabilité, il faut d'une part considérer l'état opérationnel du tunnel et d'autre part regarder du côté de la dette. Côté opérationnel, Scott Stover, directeur de la banque allemande WestLB et responsable du marché des crédits bancaires, pense que « les prévisions de cash-flow présentées par Eurotunnel sont réalistes ». Côté dette, son montant sur le marché secondaire a beaucoup progressé, passant de 35 % de sa valeur nominale en novembre 1996 à 50 % - 54 % hier (1.000 francs de dette se négocie entre 500 et 520 francs). Environ 15 % de la dette auraient changé de mains. « La plupart des gens pensent que le plan est positif », remarque le responsable d'une table d'arbitrage à Londres. Une évaluation qui n'est pas partagée par un opérateur sur les marchés. « J'ai vendu à 50 la dette que j'avais achetée à 40 car j'estime que la restructuration laisse trop d'endettement sur le bilan d'Eurotunnel », explique-t-il. Le récent engouement pour le marché de la dette est lié à un manque cruel de créances d'autres entreprises sur le marché secondaire de la dette bancaire. « Aujourd'hui, la dette d'Eurotunnel offre des garanties de liquidité, explique un spécialiste de ce marché. De plus, si la restructuration est adoptée, de nouveaux instruments financiers pourront être négociés à Londres. » Il s'agit des obligations remboursables en actions, des obligations par- ticipantes, des obligations de stabilisation et des bons de souscription. Pascal Boulard
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