Un design audacieux pour reconquérir le client

Le non-conformisme sauvera-t-il le marché automobile français du marasme ? « Toutes les voitures se ressemblent aujourd'hui ! », s'exclamaient volontiers professionnels et grand public ces dernières années, au cours desquelles les marques avaient effectivement tendance à s'aligner les unes sur les autres, misant sur les goûts classiques de la clientèle moyenne. Même Citroën avait décidé de rentrer dans le rang, avec une planche de bord sacrifiant l'instrumentation numérique au profit des traditionnels cadrans analogiques. Le succès de la Xantia, qui marque ce virage de la marque aux chevrons (également appliqué à la nouvelle version de la XM), semble montrer la validité de ce choix. Ce regret n'est plus de mise, à l'heure où nombre de constructeurs créent la rupture de style avec les nouveaux modèles lancés récemment et destinés au plus grand nombre. Renault avait pris les devants dès le début de 1993, en mettant la banalité au rancard avec sa Twingo ; celle-ci a imposé d'emblée ses choix stylistiques. Les audaces de style, réservées auparavant aux modèles - et aux prix - d'exception, peuvent toucher en effet aujourd'hui tous les segments d'une gamme. Exemple : la Bravo-Brava de Fiat, voiture de monsieur Tout-le-monde par excellence sur le segment très disputé du M1 (gamme moyenne inférieure). Le constructeur italien, qui rêve d'égaler avec ces deux modèles - la Bravo avec trois portes, la Brava avec cinq portes - le triomphe mondial de la Volkswagen Golf, le voudrait en tout cas pour conforter sa remontée commerciale dans la compétition mondiale. La firme turinoise est coutumière des dessins tout à la fois élégants et agressifs avec sa marque Alfa Romeo. La forme de la carrosserie de la Tipo, que la Bravo-Brava doit remplacer, démontrait déjà la volonté de Fiat de se singulariser sous son propre nom. La Bravo-Brava privilégie une calandre plongeante, commune au deux véhicules, mais offre une vue de dos différenciée et très originale : des optiques ovales pour la Bravo, des optiques organisés en trois bandes horizontales pour la Brava. Les marques les plus « austères » n'hésitent plus à innover. La nouvelle Classe E de Mercedes arbore des phares ronds, tandis que la Scorpio de Ford mise carrément sur le tape-à-l'oeil (avec là encore des phares ovoïdes) pour rompre avec le précédent style, compassé et fade. On aime ou on n'aime pas, mais la voiture ne passe pas inaperçue. L'imagination des constructeurs ne suffira pas à elle seule pour relancer les ventes. Mais elle constitue un coup de pouce nécessaire à la reprise des ventes pour que l'automobile, toujours objet de plaisir-passion, retrouve un certain dynamisme dans la morosité économique ambiante. P. M.
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