Le « bon temps » de la guerre froide

« Eviter les impairs... avec les Russes. » Jean-François Paillard, dans l'Entreprise, livre les meilleures piss pour réussir, commercialement parlant, en Russie. Ce « petit glossaire » de la négociation réussie peut facilement s'appliquer aux questions diplomatiques et géopolitiques. Pour preuve : « Fuyez tout rapport de force », « Armez-vous de patience », conseille le journaliste. Il en aura fallu, de la patience, à ceux qui pensaient depuis longtemps que l'effondrement du mur de Berlin allait de pair avec la reconstruction de l'Otan. Patience et dignité. L'Elysée a souvent répété qu'il convenait, sur la question de l'élargissement de l'Otan, « de ne jamais humilier la grande Russie ». Humiliée ? Economiquement, la Russie l'est depuis longtemps. Les reportages traînent, ici et là, dans la presse pour rappeler que les Russes survivent grâce au système D. Marianne a cédé à la tentation facile de décrire une « Russie au pain et à l'eau, où les gens... doivent vivre sans un rouble ». Plus sérieusement, le nouvel hebdo de Jean-François Kahn s'intéresse au « fiasco de la démilitarisation ». C'est sans aucun doute cet aspt qui pose le plus de problèmes à la Russie de Boris Eltsine dans le dossier de l'élargissement de l'Otan à la Hongrie, à la République tchèque et à la Pologne. L'effondrement des ventes d'armes russes va encore s'accélérer si demain les ex-pays satellites se mettent à acheter du matériel américain. Les ventes d'armes ? Oui, il s'agit bien de la face cachée de la négociation du sommet de Madrid. Dans la revue Sociétal, Christian Schmidt décrit « les fantasmes et les arrière-pensées » de la nouvelle Otan. L'Alliance atlantique devait retrouver une jeunesse. Jacques Chirac a échoué dans sa volonté de bâtir un « pilier européen de défense » à l'intérieur de l'Otan. La France ne semble pas plus convaincante pour faire entrer la Roumanie et la Slovénie... « On verra à partir de 1999. » L'UE est sur le point de « s'élargir en s'approfondissant ». L'Otan, titre la Croix, « s'étend tout en se divisant ». Beaucoup, alors, en viennent à regretter « le bon temps de la guerre froide », souligne Mathieu Castagnet dans le quotidien.
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